Archives mensuelles : Mai 2010

La cigale et les fourmis

La journée et la nouvelle semaine peuvent commencer sur le centre des affaires, nous sommes lundi. Doucement mais sûrement le centre se remplit des fourmis faiseuses d’argent, alors que la cigale que je suis se rend au Ground Zéro, résidence anciennement des Twin Towers absente maintenant pour cause de gène au trafic aérien de la zone. Le chantier est vaste et le petit nouveau building commence à prendre son essor. Avec la vue depuis le bâtiment face au Ground Zéro, je conçois le choc qu’à pu être pour les gens présents vu la masse du bâtiment en comparant avec ses anciennes voisines, j’imagine mieux quand regardant n’importe quel reportage sur le drame. Mon avancée dans la fourmilière poursuit son cours et des touristes commencent à se mêler à la troupe, le centre ville n’a rien d’ancien, car les américains n’ont pas beaucoup l’instinct de conservation et les anciennes bâtisses ont été depuis longtemps rasées pour mieux et plus haut. Quelques bâtiments résistent à l’avancée de la modernité mais ce n’est pas sans difficulté. La société du patrimoine de New-York a du mal à parlementer devant les millions des compagnies voulant leur grosse tour.
Je sors de l’univers des traders pour celui de la navigation maritime, Manhattan est avant tout une île et même si les ports sont aujourd’hui dans le Bronx ou Bronklyn, il reste les quais pour les ferry déversant l’île. Ceux sont eux qui ménent les petites fourmis à leur dur labeur. Sur le ponton se trouve aussi des anciens navires de la cité des anciens temps.
Le pont de Brooklyn se trouve à côté, le traversant sous ses jupes, j’arrive à la Mairie et mets à jour mes aventures. Les finances sont terminées pour moi je préfère retourner aux peuples, me voilà dans Chinatown. Rien à voir avec celui de Montréal, on a plus que trois rues, on parle vraiment d’un quartier à part entière. On vit à l’heure de la Chine, ici, journaux, alimentation langage. Il est juste 11h mais comme je ne suis pas loin d’un hôtel que j’avais repéré en allant à Brooklyn. Je vais donc y prendre une chambre pour déposer mes affaires et dormir sans la crainte de me faire voler. Quatre heures s’écoulent puis je me réveille pour repartir dans mon exploration des quartiers voisins, Little Italy, SoHo et Tobecca. J’ai l’impression d’être dans un quartier français avec le nombre de gens parlant la langue de Molière et se baladant avec un sac Quechua. Grâce à Decathlon, on a découvert un moyen de se rencontrer entre mangeur de cuisses de grenouilles pendant nos voyages à l’étranger, pour moi c’est le moyen d’éviter mes compatriotes.
Au début quartier bon marché, le SoHo et Tobeca sont devenus des quartiers branchés pour les clubs, les galeries et les magasins de vêtements. Ayant remonté le tout, je tombe sur Hudson River, que je descends un peu, pour mieux revenir sur les villages et débarquer sur une petite galerie photos avec des anciens clichés de la ville.
Je me balade encore deux heures et reviens à l’hôtel, le temps de faire un détour pour des bonnes pâtes chez un italien. Dans les hôtels je profite autant du lit que des douches, pour me relaxer et récompenser mon corps pour ses efforts depuis quelques jours.
Je m’endors paisiblement en me remémorant ma journée sur papier, ce qui me fatigue rapidement.

Ground Zéro

La porteuse de torche

Le lendemain, je suis frais comme un gardon, 11h de sommeil, c’est ce qu’il faut pour requinquer un homme. Mon appareil est prêt à l’utilisation et je m’essaie dès lors dans ma chambre.
Wahoo, j’ai l’impression de reprendre mon vieil argentique, quel plaisir de voir l’entièreté de ce que l’on cadre. Je ne pouvais plus avec mon ancien, ça m’énervait de plus en plus ce petit cadran de visé. Mes objectifs sont un bon choix aussi, super lumineux, avec un 28mm f:1,8 et un 50mm f:1,4, je ne pouvais souhaiter mieux.
Je prends congé de mes hôtes et prends un petit thé et des muffins maison avant de partir. Direction maintenant la Cathédrale St John the Divine, en passant dans le Morning Side Park, où l’on a une vue panoramique de Harlem dans ses hauteurs. Cette cathédrale est la plus grande au monde débutée, mais jamais vraiment terminée, d’où les différences de style dans la construction. En y rentrant, il y a une chorale qui s’entraîne, je m’installe et profite de l’acoustique du lieu. A côté de la cathédrale, il y a une statue, la Fontaine de la Paix.
Je m’en vais vers l’ouest sur Hudson River et River Side Park, le vent d’hier a fait du dégât, il y a de nombreux branchages tombés un peu partout, le quartier est sympa, je ferais bien ma West Side Story.
Je slalom de rue en rue, à la recherche des nombreuses auberges dans le coin, elles ne sont pas faciles à trouver ne se détachant pas de toutes les vitrines des restaurants, barbiers, manucures,…, j’en distingue tout de même, mais elles sont pleines pour le week-end. Amsterdam avenue est ouvert aux piétons pour un marché long de plusieurs blocs. J’y fais mon touriste en y achetant les fameux t-shirt I love New-York, me voilà ainsi mêlé à la masse touristique qui grouille. Je descends jusque la fin du marché et vais voir un peu comment se porte le Central Park.
Je flâne dans la verdure et reviens à la ville pour rentrer dans le American Museum of Natural History, juste pour regarder le hall et ses squelettes de dinosaures. Je retourne dans l’Upper West Side, continuant ma quête de logement et d’investigation du quartier. Ne trouvant rien, je me pose le long des berges du Hudson, pour faire une petite sieste, en pensant déjà à me refaire une nuit dehors, avec en prévision la visite des quartiers des théâtres, de Rockfeller Center, de Chrysler Building, Time Square,…, je ne devrais pas m’ennuyer et tomber dans la fatigue facilement.
Après ça j’irais descendre doucement mais sûrement vers le Sud, pour assister au lever du soleil sur la porteuse de robe de chambre au flambeau, la Statue de la Liberté. Après une heure de somme, je reprends mon périple du Midtown, là où se trouvent les plus prestigieux buildings de la ville, j’use de ma nuque pour observer ces étages renversants. Je circule entre buildings à l’Est et théâtres à l’Ouest, la nuit commence à moitié, quand je croise le MOMA, où se déroule une exposition sur Henri-Cartier Bresson, mais c’est fermé donc je passe ma chance. Au milieu des buildings, une place avec banc, un garde dans le bâtiment, je m’installe ici pour une micro sieste, le temps que le garde me déloge, j’ai pu ainsi grappiller encore 40 minutes de sommeil. Les rues passent et se ressemblent, la nuit tombe et me voilà au Rockfeller Center, grand centre commercial connu pour son imposant sapin de Noël aux fêtes de fin d’année.
Je descends inexorablement vers le Sud et je côtoie à nouveau Time Square avec qui je flirte depuis 3 blocs à chacune de mes traversées. Je l’ai déjà dit mais je me répète sans gêne pour dire que cette place est impressionnante par sa consommation excessive d’électricité mais en même temps, par son incroyable attraction. Tels des moustiques, pauvres humains que nous sommes nous nous empressons vers ces lumières faites de rêves. Depuis un an, je n’ai pas regardé la télévision, sauf pour des games de hockey et là en une heure où je reste assis au milieu de tout ça, me faisant lobotomiser par les néons j’engrange dans mes neurones une année de pubs dont je me suis privé.
Le feu d’artifices est fini, je vais voir la Gare Central et le Chrysler Building, étant habituellement noyé par les vagues de voyageurs des banlieues, je trouve à cette heure, un hall vide et des couloirs investis par les SDF de la ville qui profitent d’un instant de chaleur, pendant qu’ils ne se font pas chasser, certains dorment donc debout appuyés contre un mur pour tromper la vigilance des forces de l’ordre présentes. Assigné de mes bagages, je passe pour un voyageur attendant son train, je profite de mon rôle pour faire de nouveau une sieste.
Je sors pour faire quelques mètres et me trouver au pied du casque d’acier de Chrysler.
Je déclare finie ma balade nocturne dans la forêt d’acier, il me reste à descendre péniblement vers la baie d’Hudson, il me reste quatre heures pour y parvenir, vu la fatigue pédestre déjà présente chez moi, je pense que quatre heures ne seront pas de trop.
La ville qui ne dort jamais, fait tout de même comme les autres villes passé 3h du matin, je ne croise pour ainsi dire personne aussi bien marchant, que véhiculé, la 5th Avenue devient mon Avenue personnelle. Je fais des pauses le long de l’Empire State Buildings, dans le Madison Square Garden, où je pus dormir comme un ange avant de me faire réveiller par le système automatique d’arrosage, dans le Washington Square.
Pour finir, j’arrive sur la pointe de l’île, le soleil se lève comme prévu faisant luire la flamme de la torche de la Lady, Lady qui me déçoit au plus haut point, c’est vrai que je préfère les femmes de taille moyenne, mais là c’est ridicule, elle ne paraît pas plus grande que les portes clés dans les nombreux magasins de souvenirs de la ville.
La température n’est pas chaude et même avec l’ensemble de mes 3 t-shirts, mon polo, mon pull et mon coupe vent, il est difficile de rester au bord de l’eau. Je m’en vais donc dans les terres du Park pour trouver un banc, en attendant le réveil de la ville. Me voyant à la recherche de la position la plus avantageuse thermiquement, une fille passant me propose son gilet, je lui réponds comme je peux que je ne veux pas qu’une fille attrape froid par ma faute. C’est donc réchauffé de son sourire que je me repose une bonne heure.

Premier auto-portrait de ma 5d

American Musem of Natural History

Lincoln Center

Rockfeller Center et Atlas

Broadway

Time Square

Gare Centrale

Chrysler Building

La Statue de la Liberté

Je suis en cloque

J’ai réussi à dormir deux heures, pas d’un sommeil profond, mais de quoi me redonner un semblant d’énergie pour repartir. Il est 4h du matin, l’heure de reprendre la route.
Il fait encore nuit, je décide d’aller voir Time Square. Le dos va bien, mais les pieds sont foutus pour le reste du séjour, merci Chelsea Spot Hostel de m’avoir fait courir pour espérer trouver un hôtel. En plus de la marche forcée, faute de chambre je n’ai pas eu l’occasion de pouvoir brancher ma batterie du 5d et me contente encore pour l’instant de mon compact.
Je repasse par Madison Square pour revoir le Flatiron, ce bâtiment est vraiment emblématique, il m’attire comme une mouche à merde est attirée par une belle bouse. Je reste donc pour l’admirer pendant que je me trouve seul sur la place.
Je prends Broadway, comme quoi je ne suis pas rancunier d’hier. Je m’imaginais voir plus de théâtres et d’affiches, mais c’est seulement en continuant et en arrivant sur Time Square que la démesure du lieu prend tout son sens. C’est impressionnant, le lieu porte bien son nom de « Voie Lactée ». Il y a des lumières partout on ne sait pas quoi regarder et en même temps ce n’est que de la pub, mais une fascination sort de cette confrontation. Je prends même le temps de prendre une des chaises de terrasse se trouvant là pour regarder posément ce qui m’entoure. Au bout de ça, une barrière d’arbres sort de l’horizon, Central Park, 230 hectares de verdure en plein milieu de la ville la plus démesurée du monde.
En y rentrant un massif de roche m’accueille, il est malhonnête de refuser l’accueil d’un hôte alors je m’installe avec mes songes pour quelques temps. Je suis requinqué pour les heures à venir et commence alors ma balade des lieux, mes pieds ne m’ont jamais fait aussi mal, « It’s unbelievable ».
C’est la première fois que je vois autant de coureurs en dehors d’une course organisée si on n’en voit pas un à chaque seconde, c’est qu’on a du cligner des yeux au mauvais moment. Sans le flot continu de personnes on en perdrait le fait qu’on est en ville. Je fais encore un détour dans Spiderman pour traverser le Bow Bridge. Je ne suis pas le seul, à avoir cette référence un groupe de filles françaises passent par là et ont ouvertement affirmé leur connaissance du lieu. A côté du pont un petit coin tranquille au bord du lac, avec banc et moyen de se mouiller les pieds, un petit bain de pieds s’impose, je rafraîchis aussi mes esprits en écrivant un peu dans mon cahier de notes pour énoncer le plus correctement possible mes faits, à mon retour. J’ai droit pendant ma baignade à un concerto canin, des gens faible d’esprit jettent des balles dans le lac, donc forcément leur animal de compagnie aussi bête que leur maître s’empresse de rechercher la balle, pour satisfaire les caprices de leur semblable humanoïde. Pour agrémenter la scène, des troupeaux de touristes migrent dans les alentours, les européens sont de sortie, je crois bien que je n’ai jamais vu autant de français au kilomètre carré en un an. Je suis fier de ma patrie, le pourcentage de jolies filles ne s’en sort pas si mal.
Sur le lac, un défilé de rameurs s’affole, il y a sans doute une sorte de triathlon, vu qu’ils ont des casques de vélo et des cyclistes. La pluie commence à perler sur l’eau, le ciel est à l’apocalypse, le vent souffle et moi je suis à l’abri sous mon petit préau au bord de l’eau.
Pendant que les derniers participants finissent leur calvaire, la pluie cesse et mon flot d’écriture aussi. Il est grand temps de refaire ma route, sous les bois du parc, je recherche les faiseurs des gazouillis que j’entends, je découvre un oiseau que je ne connais pas, il faudra demander au Chaman. Mes pas me mène à quitter les sous bois pour ressortir sur la jungle urbaine. Cette jungle est plutôt fertile car je sors sur Upper East Side, le quartier le plus riche de New-York, où des battisses de milliardaires ont fleuri. Le quartier est aussi fait de nombreux musées, le MET, le Guggenhein Museum,… Je me souviens d’un hôtel dans le quartier pas dans les hôtels de luxe, mais plus proche de Harlem, je fais les rues en cherchant désespérément avec les souvenirs flous des adresses que j’ai pu voir sur le net, mais en vain, je n’arrive seulement qu’ à me fatiguer davantage.
Étant proche d’Harlem, je vais traîner mon gras dans le quartier qui a vu tant de gens importants pour la communauté noire de la ville et pour le pays, dans la politique, la musique,… Le quartier connu une période néfaste après plusieurs années, mais il est réhabilité et reprend une nouvelle jeunesse.
Je sais aussi qu’il est censé avoir des auberges de jeunesses ici, mais je ne cherche plus, je n’ai pas de mémoire et c’est ainsi, il faut me faire une raison. Ayant mal aux jambes, je ne m’aventure pas trop loin dans le quartier et avec mon petit paquet dans mon sac, je ne suis pas rassuré. En me faisant la 125 St, je trouve un hôtel, je n’y croyais plus, raison pour laquelle ma désillusion fût grande quand je vis « close » sur la devanture.
Devoir faire la belle étoile sur Harlem est trop risqué, je redescends alors vers Central Park, je m’y trouve bientôt et de nouveau un hôtel m’ouvre ses portes. Tant pis même si c’est du 100$, je paie, il me faut du sommeil et du repos pédestre. C’est une sorte d’hôtel de passe, pour 60$ je peux avoir une chambre seul avec un petit lit, si je veux les services de filles c’est plus cher. Pour cette nuit je vais le faire en solo.
En enlevant mes chaussures, je me rends compte comment mes pieds ont doublé et je peux compter sur mes deux mains le nombre de cloques. I Love New-York. Sept, quatre à droite et trois à gauche, j’ai sept cloques, je me lance dans une opération crevaison, pour libérer ma souffrance sur le coup, j’ai encore plus mal, mais après une douche ça devient plus vivable. En revenant dans la chambre, je me pose dans le lit et je tombe tout de suite.
Non, je mens, quelque choses me trotte dans l’esprit, il faut que je touche mon 5D, je déballe tout comme un enfant, le jour de Noël, avec le cœur rempli de magie. Une chose est sûr c’est qu’il est plus lourd et gros que le 350D  et c’est pas une mauvaise chose, pour la stabilité, mais je n’ai toujours pas de batterie, je me fais donc un somme en chargeant celle-ci.

A 17h, je me réveille, parfait je sens que je vais le regretter, mais j’avais vu que le MET était gratuit dans la soirée, C’est ma seule occasion à mon avis, vu ma restriction de budget. Je tente le coup et me dis que je profiterais de la nuit pour me reposer.
A peine dehors, je n’arrive pas à marcher avec mes cloques fraîchement ouverte, mes chaussures me serrent de trop. Je les enlève et me balade en chaussettes dans le parc, je fais la partie Nord que je n’ai pas encore vue, la partie d’Harlem est surtout faite de grands terrains d’herbe et de terrains de baseball, chaque terrain est monopolisé par un match. C’est à se demander si chaque block à son club, vu le nombre d’équipes. A la suite de ça, on arrive au réservoir, un grand bassin au centre du parc, avec la vue sur les beaux bâtiments à la périphérie du parc.
Nous approchons du musée, je teste de remettre mes chaussures mais on dirait que je marche sur des braises. Je vais souffrir au musée, mais ne dit on pas que la culture s’acquiert avec des efforts. Pour rentrer je me rechausse, mais à peine le temps d’aller à l’étage, pour le secteur photo, que je dois m’asseoir car je n’en peux plus. Je compatis aux petits vieux qui ont des problèmes de pieds, j’imagine le calvaire.
Il y a de la moquette parterre, je prends donc l’initiative d’enlever mes chaussures, ne voulant pas abimer cette moumoute. Je revis mes pieds sont tout légers mes chaussures lacets à mon sac, les surveillants me regardent mais ne trouvent rien à me dire. Je n’ai plus mal nu pieds et réalise que j’ai l’impression de me balader comme chez moi, au milieu de Monet, de Rodin, Picasso,… On devrait instaurer la visite des musées en chaussettes, c’est plus convivial. C’est marrant mais avec mes deux sculpteurs de Montréal, André et Michel, je fais davantage attention à la sculpture et j’étudie donc les Rodins qui sont à l’étage.
Il y a aussi une exposition spéciale sur Picasso, je l’avais étudié pour un sujet photo que j’avais fait à St-Luc, je retrouve donc ses premiers travaux, moins connus du grand public, ses séries bleu, rose,…, les peintures avant qu’il n’arrive à son abstraction. A la fin, il y a des diaporamas montrant le travail de reconstitution des œuvres. J’en apprends beaucoup c’est toujours intéressant de voir les coulisses pour arriver à une exposition de ce genre.
Dans la partie contemporaine, on retrouve du Pollock, Rotchko, Litchensein, Wahrol,…
Mine de rien ça fait déjà deux heures que je suis là et je n’ai vu que trois ailes du musée, c’est immense, il faudrait plus d’une journée pour profiter, comme il se doit. Le musée ferme dans une heure, je descends donc pour voir la partie égyptienne. Le musée à le temple de Dendur, cadeaux de l’Égypte, pour l’aide des États-Unis pour la conservation du temple menacé d’inondation. par le barrage d’Assouan. Il est déjà, l’heure de la fermeture, je prends donc le chemin du retour de l’hôtel, le vent souffle comme un diable, je vais éviter de passer par le parc et passe plutôt par Madison Avenue, je continue à flinguer mes chaussettes en rentrant ainsi marchant sur le bitume et m’arrêtant à un resto mexicain dans le bas d’Harlem.
En arrivant à mon hôtel, un couple sort de là, ils me demandent ce que je fais là, en me disant de faire gaffe à mon  » white’s ass ». La fille me charrie alors et me demande si je voudrais de ses services. Je ne parle pas bien anglais, mais certains gestes sont internationaux. Je fais l’innocent ne comprenant rien et ne parlant pas anglais, ce qui est plutôt proche de la réalité et rentre à ma chambre, pour une bonne nuit dans un bon lit mérité.

Time Square

Bow Bridge

Guggenheim Museum

Harlem

Pablo

Chambre avec GPS intégré

DO NOT ENTER.

Avant de partir me ressourcer dans la nature, je fais me prendre un grand bain de pollution, d’agressivité et le pire de tout, une cure d’anglais. Tout ça pour dire que je prends la route vers New York.
Je profite de l’occasion pour faire un investissement de choix, je me fais plaisir, il est temps que je change mon vieil appareil qui a déjà fait un bon boulot durant ces 5 années de service. (5ans dans l’ère du numérique, c’est la préhistoire). Je casse mon cochon pour m’acheter un 5D.
Il était convenu que je pouvais payer par le net et le prendre au magasin, pour me faciliter les transactions en limitant les conflits de langages. Finalement changement de plan, je ne peux plus, je suis à 6h de mon départ et je n’arrive pas à arranger, l’histoire du payement. David me sert d’interprète pour l’opération et finalement on arrive après une bonne journée de stress. Rien de mieux que de perdre son temps avec des affaires de même, quand on doit déjà s’occuper de vider de son appartement. Car le jour de départ à New-York est synonyme aussi du départ de mon appartement. Heureusement, pour bien conclure, la soirée se fait avec les amis devant une petite game de hockey. 4éme partie de la série Montréal/Pittsburgh. Les Canadiens remportent la victoire et voilà qu’il est l’heure pour moi de partir pour les États-Unis d’Amérique.
En arrivant à la gare routière, une queue immense attend pour New-York, je fais alors l’ignorant en passant sur le côté, le contrôleur demande mon ticket et je passe ainsi devant tout le monde. Cela évite d’attendre 1/2h le prochain bus. Mais finalement, le bus n’est même pas plein au départ, donc je n’ai pas de regret de ma fourberie.
En 1h nous arrivons à la Douane, moment que j’appréhende avec mon niveau médiocre dans la langue de John Wayne, j’arrive tout de même à me faire comprendre et entre dans le pays que Dieu protège.
Pour le reste de la route, le sommeil s’en charge plutôt bien, je me réveille à 40km de New-York, le décor est beau, cela m’étonne je ne pensais pas voir des montagnes. Avec le lever du soleil, le vert ressort davantage.

Nous arrivons par New Jersey et les buildings se dessinent au loin. Avant de prendre le tunnel menant à Manhattan, vue panoramique décrit l’ensemble des grattes ciels de la ville. De l’autre côté du tunnel, nous sommes pratiquement à la gare routière. Je dépose alors mon premier pied sur cette pomme tant convoitée. Un petit pas pour l’humanité, un grand pas pour moi, car en effet la dernière marche de l’autobus est assez haute.
Je suis mon instinct et prends les rues au pif, pour arriver sur la côte Ouest de l’île, juste à l’endroit, où se trouve le porte avion, USS Intrepid, ancien navire de la marine réhabilité en musée consacré à la marine et à l’aviation.
Je longe alors la rive et arrive à auteur de la 33th Avenue, là où se trouve BH Photo, magasin de photo où j’ai commandé mon appareil. Ils ne sont pas encore ouvert, je continue donc ma route vers l’autre rive pour mieux me rendre compte de la largeur de l’île. Je passe à côté du Madison Center, de l’ Empire State Building,… Je m’arrête faire des provisions à un des nombreux marchands ambulant de fruits, en plus des vendeurs de hot dogs, on trouve des vendeurs de pain et de pâtisseries et d’autre comme le mien de fruits. Je me prends donc des réserves de pommes, bananes, oranges.
Arrivé à l’autre rive, j’ai vue sur tout Brooklyn, avec les ponts Williamsburg à droite et celui de Manhattan et de Brooklyn à gauche. Je reste sur la jetée un moment et décide de la quitter pour visiter les rues aux alentours. Par la suite, j’arrive à Madison Square Garden, avec vue sur le fer à repasser, Flatiron Building. Je voyage de film en film, King Kong, Spiderman, Manhattan,…
L’heure tourne et on arrive à l’ouverture de BH. Je vais donc récupérer mon appareil. Le magasin est immense, avec des chaînes de tri traversant la boutique de toute part, pour ramener le matériel en caisse. Voilà, je me trouve en possession du petit prodige, malheureusement je ne peux pas jouer avec tout de suite, il faut recharger la batterie.
Mon auberge se situe à côté, je décide alors de m’y rendre maintenant et y déposer mes affaires. Après trois blocks, j’y suis, je suis devant une porte fermée avec des tas d’indications en anglais. En gros, la ville de New-York a décidé de fermer l’auberge pour cause d’insalubrité… La journée commence, j’ai le sentiment que je vais me souvenir longtemps de ce voyage. Vu que c’était réservé, je n’ai pas pris la peine de noter les autres que j’avais vu. Résultat je me trouve à la rue, sans savoir où aller. Je continue ma balade, en me disant que je verrais bien des autres places sur mon chemin. Je retrouve quelques auberges, mais elles sont toutes pleines pour le week-end. Je croise de nombreux hôtels mais le budget prévu pour 4 nuits à l’auberge passe en une nuit chez eux.
J’ai déjà bien bougé à cause de ça, mais mon logement me préoccupe de plus en plus et je suis donc moins attentif à des sujets photos. Même dans Chinatown, les hôtels sont aussi chers, je pensais pouvoir trouver une petite chambre, faux espoir.
Les prix étaient moins chers sur Brooklyn, d’après mes souvenirs, je me dirige donc vers le pont de Brooklyn. Le pont est rempli c’est pas agréable, mais bon c’est ça de venir dans une ville touristique comme celle-ci.
Après des miles de traversées me voilà sur l’autre bord. Je ne sais pas du tout où chercher. Je suis encore mon instinct et erre au petit bonheur la chance. Je ne trouve aucune carte de Brooklyn et encore moins des adresses.
Je suis tanné, mon dos et mes pieds me font mal, je fais une pause et profite pour demander aux gens que je croise. Chacun me donne une adresse différente, mais les tarifs sont tous aussi chers qu’à Manhattan. Je ne comprends vraiment rien, tu as le train à ta fenêtre et tu es dans un coin miteux et ça revient au même prix que si j’étais au coin de Madison Garden. Ah c’est bon j’ai compris il y a la télé couleur avec le câble et les chaînes porno, je me disais bien.
Au fur et à mesure des nouvelles adresses je m’enfonce davantage dans Brooklyn, étant à la limite du Queens, je me fais une pause au Highlands Square et apprécie un match de baseball.
Je suis bien mais je suis toujours à la rue, donc je repars et trouve un YMCA, il est plein et il faut réserver avant, mais j’arrive à avoir une liste des autres YMCA sans réservation. Le plus prêt se trouve néanmoins à l’autre bout de Brooklyn, je rentre dans le métro pour voir une carte du coin et suis mon chemin, ne me demandez pas pourquoi j’ai pas pris le métro, je le regrette encore, mais bon je me dis que je verrai plus de chose que sous terre.
Résultat je marche encore une heure de plus, en suivant Broadway, mais pas celle des théâtres, non à cette hauteur c’est surtout le rap U.S que l’on écoute plutôt que les comédies musicales. Ce n’est pas le Bronx, mais je me dis déjà que c’est fou la différence entre Manhattan et ici.
Exténué, je peine à avancer j’ai des cloques en série aux pieds, c’est ma première journée et me voilà déjà à ne plus pouvoir avancer. 99 Meselara Street, le YMCA devrait se trouver ici mais je me trouve devant une porte de derrière sans moyens de l’ouvrir. C’est quoi cette poisse qui me suit?
Je croise un policier et lui demande alors si il sait où je peux trouver, ce maudit YMCA, il me dit alors que ce n’est pas Meselara Street mais Meselara Avenue se trouvant à au moins dix blocks.
J’en ai marre et me rends plutôt vers Manhattan, j’ai assez fait de Brooklyn à mon goût. Je découvre un parc où je m’installe un peu et le sommeil, commence à me gagner. Je m’attache à mon sac, mais un groupe de jeunes se met à traîner dans le parc aussi je préfère partir. Je prends le pont Williamsburgh pour retrouver Manhattan, le pont est long et sans banc, je me fais donc une pause. A chaque arrêt , j’ai de plus en plus mal quand il faut repartir.
En arrivant en bas, je me fais une pizza, chez un champion du monde, d’acrobatie avec la pâte à pizza. Je prends une heure la dedans pour écrire un peu sur mon carnet mes aventures.

Je déclare alors officiellement que je pense me faire une nuit blanche, car pour un hôtel c’est peine perdue. J’en ai marre de courir partout. Je quitte ma pizzeria, pour monter vers le Nord et tombe sur des résidences privées, avec un grand parc. Je m’y installe, m’allongeant sur un banc à sommeiller avec les chaussures enlevées pour faire respirer mes cloques. Un garde passe et après lui avoir expliqué mes péripéties, il me laisse là, je peux alors m’endormir en toute quiétude sous la protection des vigiles.

USS Intrepid

Empire State Building

Flatiron Building

Mon auberge

Pont de Manhattan

Big Apple

Hey everybody,

En raison d’un séjour, d’une petite semaine, dans la grosse pomme de l’oncle Sam, je serais dans l’incapacité de vous narrer mes exploits.
On se retrouve alors à mon retour, pour partager quelques moments en photos.
Bonne semaine à vous,

Baptême des Cantons de l’Est

Ils s’en vont dans la montagne en bicycle, ils s’en vont dans la montagne en bicycle, ils s’en vont dans la montagne, ils s’en vont dans la montagne, ils s’en vont dans la montagne en bicycle.

Il est un peu plus de 9h, après un bon petit déjeuner, nous partons de bon matin à bicyclette. Longeant le lac Memphrémagog, nous suivons le tracé de la 247, en direction de Georgeville, village constitué de 1000 têtes, avec un magasin général, un port, un golf, une église, un centre de la culture, une auberge, et trois autres maisons constituant le centre. Nous voilà dans le Québec profond, celui que je tenais tant à voir, pour me changer de la jungle montréalaise. Nous profitons de la vue sur le lac, et sur l’abbaye St Benoît du Lac, pour reprendre nos esprits, des montées successives qui se sont dressées sur notre route, et aussi pour celles qui nous attendent à la sortie de la ville.
C’est drôle comme la pesanteur nous semble plus forte pendant les ascensions. C’est comme si un poids me tirait en arrière, sans doute est ce les quelques kilos sur mon porte bagages et dans mon sac à dos.
Après cette première grosse pente, nous arrivons sur un plateau, avec une une vue dégagée sur les massifs aux alentours, une vue dégagée en temps ordinaire, car aujourd’hui le temps est fort couvert, les montagnes sont dans la brume, et quelques gouttes se mettent à tomber. Pardon, ce n’est pas la pluie, c’est juste les gouttes perlant de mon front.
Je suis aux anges, j’ai hâte de pouvoir profiter de ces paysages tous les jours durant mon voyage.

La montagne est faite de montées, mais comme le disait Newton,  » Tout corps s’attirent avec une force centripète inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare », donc je traduis, tout corps qui monte, est appelé à descendre, et nous descendons donc de notre montagne vers Fitch Bay, à la modique vitesse de 63km/h. Le village n’est pas beaucoup plus grand que Georgeville, une épicerie, une maison hantée et voilà les principales attractions du patelin sont énumérées.
Nous continuons sur le chemin de Fitch Bay, avec pour voisin sur notre gauche le lac Lovering, nous pensions prendre le chemin du bunker, mais vu qu’il s’agit d’un chemin de terre, nous continuons jusque la 141.
Une chose attire mon regard, une grande silhouette se détache sur la droite, en m’approchant je vois que cette chose est disposée sur une table, constituée de 4 pattes et d’une parure de poils bicolores, cette chose se trouve être une chèvre. Une chèvre immobile, je pense alors que c’est une fausse, une décoration kitch, mais oh surprise, cette statue à mon passage devant elle, me suit du regard. C’est donc une chèvre Mona Lisa, qui suit du regard le spectateur qui l’admire. Je déclare donc cette chèvre vivante et bien réelle.

Après avoir passé l’autoroute 55, nous arrivons de nouveau, à un lac, le Massawippi. Nous faisons une pause au bord de celui-ci avec l’envie de s’y baigner, et de laisser couler les 100km de prévus, mais bon notre discipline nous rappelle à l’ordre, et nous reprenons la route, sous des gouttes commençant à tomber, celles-ci ne sont plus seulement les miennes, mais bel et bien de la pluie. Cette pause m’a fait plus de mal, qu’autre chose, j’ai des difficultés à reprendre le rythme, surtout que nous commençons de nouveau par une pente. David prend de l’avance, se transformant en point noir à l’horizon, la pluie bat son plein, je suis seule sur la route, quand une belle femelle se jette devant moi. Je suis émerveillé, sa robe mouillée dessinant les formes de ses muscles, ce spectacle ne dure que trois secondes, la voilà déjà qui repart de l’autre bord agilement en se cachant dans les bois. Je viens de voir un Cerf de Virginie pour la deuxième fois de mon séjour, la magie reste intacte.
Nous voilà maintenant à St Catherine de Hatley, nous nous abritons sous un préau d’une école, le temps d’enfiler les panchos et mettre leurs capotes à mes différents sacs. Nous reprenons la route sous la pluie, en direction North Hatley, surplombant le lac, nous avons un point de vue magnifique. Il est l’heure de manger, nous prenons alors place sur le ponton de la ville, la pluie a cessé, et le soleil a repris sa place, la route peut reprendre son cours.
Nous sommes sur la 108, quand notre chemin continue à droite, une impressionnante pente se dresse devant nous, je prends alors de la vitesse pour me permettre de gravir ce mur, mais il n’y a rien à faire, j’ai monté 20m mais désormais, mon vélo ne veut plus bouger davantage, je descends donc de mon vélo, pour monter cette pente à pied, en le poussant ainsi je me rends mieux compte du poids que je dois tirer et je ne suis pas surpris que je ne peux pas me permettre des montées aussi pentues. Un peu plus loin, l’inclinaison s’adoucit, je peux alors remonter sur mon vélo, pour réussir à perdre 2l de sueur et par la même occasion arriver au sommet de cette foutue route. Un petit 200m de dénivelé sur un grand 2km.
Nous approchons de Sheerbrooke, il est grand temps de faire la route du retour, nous allons donc vers Deauville, le vent commence à se lever, et des bonnes rafales fouettent notre visage, le menu pour cette fin de journée, 20km avec le vent de face, avec des rafales de 60km/h, pour bien nous achever, encore une fois, je vois David partir loin, loin, loin devant, jusqu’au moment où je ne le vois même plus. Si il y a bien une chose qui me détruit, c’est le vent, je ne supporte pas me prendre des rafales dans la face, je descends alors mes vitesses, ça sert à rien de me fatiguer pour rien. Criant comme un damné, je maudis Eole, je n’avance plus, j’ai l’impression que si je ne pédale plus, je vais aller à reculons, avec mon sac sur le dos, je suis une proie facile pour la prise de vent. Si il s’agissait d’une sortie sans aller-retour, il est certain que j’arrêterais dès maintenant et poserais ma tente, seulement là il faut retourner à Magog, pour profiter d’une bonne douche et d’un bon repas chaud. L’idée du festin qui m’attend, ne me donne aucune motivation, si la nourriture ne peut plus me motiver, je suis décidément au bout du rouleau.

C’est complètement lessivé que j’arrive à bon port, Bienvenue à Magog, jamais un panneau routier ne m’a fait autant plaisir. Il ne reste plus qu’à profiter de la douche, du repas et il est déjà l’heure de reprendre la route de Montréal.
Bye Cunnigham’s family, nous serons de retour dans deux semaines.

Parcours dans les Cantons de l'Est

Lac Memphrémagog, Georgeville

La chévre Mona Lisa

Lac Massawippi

Retour pour Montréal

Cunnigham’s Family

Je suis libre, déchargé de cette corvée que l’on appelle, travail. Libre d’occuper mes journées comme je le veux, au lieu de faire un job qui ne me plaît pas, libre de préparer mon départ, libre de voyager.
Pour célébrer cette liberté, Samedi, j’ai fait un petit dîner, dans ma modeste demeure, avec quelques amis. La matinée, cette liberté m’a donné des ailes, en faisant les marches, j’ai pété mon record et ai fait 20 séries de montée/descente.
Dimanche, départ vers de nouveaux horizons, direction Magog, le siège de la famille Cunnigham, autrement dit, la famille de David. Les entraînements d’endurance et de distance, c’est bon, mais place aux conditions réelles maintenant, place aux montagnes des Appalaches.

Nous enfilons les vélos, dans la camionnette, avec tout le barda que je devrais prendre lors de mon départ. Cent kilomètres défilent devant nous et nous voilà arrivant au pied du Mont Oxford et au bord du lac Memphrémagog, bienvenue à Magog. Nous venons de nous garer et la mère de David, nous accueille les bras ouverts, les nouvelles s’échangent, comment va la famille, le boulot, et tout le reste?  Le tout en anglais s’il vous plaît. Oui David est anglophone, donc à la maison c’est l’anglais qui prime et moi qui trime, car pour ceux qui me connaissent un tant soit peu, vous connaissez aussi mon piètre niveau dans la langue de Shakespeare.
Après le déjeuner, nous allons faire un tour en ville et passons voir un ancien ami de David, un ami anglophone lui aussi. Heureusement, pour moi il parle très bien français, et je peux ainsi participer plus activement à l’échange verbal qui s’installe pendant une bonne heure. La ville est plus grande que je ne le croyais, et de retour à la maison familiale, je continue pour ma part ma vadrouille dans la ville. Plus précisément dans le marais, un marais se trouve juste à côté de chez les parents, je m’ aventurer là dedans, m’avançant petit à petit, à la recherche d’activités animalières et de décors propices à la photographie. Le fait est que j’ai oublié mon costume d’homme grenouille, je peine donc à avancer entre les branches entremêlées et l’humidité ambiante. D’ailleurs, aujourd’hui il fait vraiment lourd, enfermé dans ce marais, j’ai l’impression d’être dans une étuve. Je décide de sortir, mais le chemin s’avère plus délicat, que pour l’aller, je me trouve alors obligé de mouiller les pattes et le pantalon par la même occasion.
Je suis sorti de ce satané marais, je m’en vais donc au bord du lac, pour voir les lumières du couchant, mais le ciel étant fort chargé, cela ne donne rien de bon. Par la même occasion, j’aperçois une passerelle qui se rend au marais, permettant de s’y balader sans se mouiller les pieds, en voilà une idée qui est bonne. Cela fait déjà bien assez longtemps que je traîne et il est alors temps de rentrer pour le souper, je rentre donc par les routes annexes du quartier.
Les lasagnes et le gâteau, à l’occasion de l’anniversaire de David, font route vers notre intestin grêle, pour faciliter ce chemin délicat, nous sortons de nouveau dans la ville. David me fait alors découvrir sa ville par ses souvenirs. Le parc du lac, où il se retrouvait avec ces amis, pour faire du hockey l’hiver et des plongeons l’été, l’ancienne boîte où il faisait portier dans les premiers moments de sa vie active, la maison du champion de saut à ski Lloyd Langlois. Nostalgie quand tu nous tiens.
L’heure tourne et il est maintenant temps de trouver les bras de Morphée, pour être frais demain pour un petit 100km dans les Appalaches.

Cunnigham's Family

Mont Oxford, vu du marais

Fête du Travail

Chère Direction,

Voilà un peu moins de 5 mois que nous faisons un bout de chemin ensemble, main dans la main, afin de promouvoir la « Qualité Astral », mais aussi et surtout votre téléphonie. J’ai commencé l’aventure quand Telus était déjà propriétaire d’Astral, mais je n’ai jamais eu le sentiment d’appartenance à votre compagnie. J’ai été engagé pour mes compétences en photographie et donc pour vendre essentiellement des appareils photos. En aucun cas je n’ai eu les connaissances nécessaires pour conseiller les clients voulant que « leur futur soit simple » en s’engageant avec vous.
Je n’ai jamais eu droit à une formation valable de votre part, vous allez me dire que je mens, car il y a sans cesse des formations mises à jour sur votre site. Je vous répète alors que je n’ai eu aucune formation valable de votre part, car pour moi lire des dossiers PDF n’est pas une formation. C’est peut-être mon esprit franchouillard, qui fait que je ne souhaite pas me plier à votre 4 volonté,s mais je n’apprécie pas devoir marcher à la baguette sous prétexte que le licenciement me guette.
Je n’ai jamais eu autant de responsabilités, et de tabliers différents en étant aussi mal payé, qu’en étant chez vous. Caissier, Conseiller, Laborantin, Retoucheur, Technicien, Professeur, pour la modique somme de 10,25$/h. Pourquoi ne pas donner une part de vos 8 milliards de chiffre d’affaires?
Toutes ces raisons font que je préfère mettre fin à notre relation, avant que je ne trouve plus la sortie de mon esclavagisme qui me lie à vous.

Mais je vous rassure, vous n’êtes pas la seule raison de mon départ, votre chère clientèle fait partie de ces raisons. En faisant vendeur, je pensais travailler sur ma diplomatie, finalement j’ai renforcé mon antipathie. J’ai pu apprendre aussi que la bêtise humaine est riche de diversités, de ressources et se montre être sans limite.

En France, le 1er Mai est le jour de la Fête du Travail, c’est donc en ce jour symbolique que je vous donne ma démission et m’en vais profiter de ma liberté, pour des jours meilleurs.

Sincères salutations.

David Ganne