Remerciements

Toutes les bonnes choses ont une fin, c’est pour cela que je déclare officiellement l’arrêt de ce blog. Celui-ci a été créé dans le but, de tenir un lien avec mes proches et aussi d’avoir un support pour les photos que je prenais durant mon séjour. Finalement, il n’est pas seulement devenu un support d’images mais aussi un support de textes. J’ai toujours aimé rédiger, mais par manque de confiance en mon écriture, handicapé par mon orthographe, je n’ai jamais assouvi cette envie. Le blog est devenu pour moi, le moyen d’écrire et de me donner confiance,  avec des articles prenant davantage de place. Ce plaisir a grandi, au point que l’idée me trotte dans la tête de penser à un livre photos sur mon année et pourquoi pas y rajouter moi même du texte.

Quoi qu’il en soit pour les actualités il reste toujours mon site http://www.davidganne.fr.

Je vous remercie lecteurs de passage, assidus ou occasionnels, pour le temps accordé à mes histoires. Je remercie aussi les gens qui m’ont fait découvrir le Québec, les gens qui ont fait que mon séjour se passe mieux. Je remercie les collègues aux Pros de la Photo, Nathalie, les Sylvains, Dominique, Marie-Eve et petit cul. Je remercie aussi David qui m’a aidé dans l’installation de mon appartement et qui a toujours été là, même quand il s’agissait de tuer un rat ou de trouver un partenaire d’entrainement. Je remercie André qui m’a fait découvrir le Jazz, merci pour nos sorties photos, nature ou ornitho, merci pour tes pâtes et tes Corona, merci au Chaman 222 pour avoir ouvert davantage mon esprit. Merci à Christiane qui a bien voulu m’héberger la dernière semaine malgré que je sois un sale français de France m’insérant dans son monde et merci de m’avoir initié à ton monde des oiseaux. Merci à Azalya, sans qui Astral Photo aurait été davantage une torture de tous les jours, merci aussi de m’avoir présenté Masha. Merci à Masha, de m’apporter ce que tu m’as apporté les derniers jours au pays et pour ce que tu m’apportes encore maintenant. Merci à vous tous qui avez croisé ma route.

Et un grand merci à ma mère, qui a passé pratiquement autant de temps que moi sur le blog, à devoir relire les articles et corriger les fautes. C’est donc grâce à elle que vous avez plus de facilités à me comprendre.

Bonne continuation
A tantôt pour un nouveau voyage.

Derniers moments au pays des Tabernacos

L’atmosphère est pesante, il se fait sentir, de plus en plus prégnant, le voilà désormais, c’est mon dernier jour à Montréal.
13 mois se sont écoulés depuis mon concert de Ben Harper, 12 mois pour l’aménagement à mon appartement, 10 mois que j’ai commencé mes premières excursions en dehors de Montréal, avec ma tente, 8 mois que je suis allé en Charlevoix à la venue de mes parents, 6 mois que j’ai trouvé mon dernier boulot, 4 mois la sortie à Toronto et aux Chutes du Niagara avec le frangin, 1 1/2 mois que j’ai arrêté mon dernier job et que je suis parti à New York, 1 mois que je suis parti en vélo et 1 semaine que je suis revenu de mon parcours.
Il est temps maintenant de faire mon sac, donner les dernières affaires que je ne reprends pas à David ou André. Mais il est temps aussi de faire des courses, pour préparer mon repas de départ. Je ne peux pas partir sans faire découvrir le meilleur mets français aux québécois. J’en ai fait la pub, depuis mon arrivée, cherchant un fromage de substitut, vu le prix d’un reblochon ici. Je ne peux pas partir sans faire goûter la tartiflette. Je pars donc au marché chercher de quoi et prépare tout ça pour le midi. La cuisine me permet de penser à autre chose que le départ. Pendant que je suis à la préparation, David et André regardent mes photos de la Gaspésie.
La tartiflette est appréciée à l’unanimité. Ayant accompli ma mission d’échanges culturels, je finis ma préparation pour ce soir. Mon sac est en sur-poids, mais tant pis je n’arrive pas à faire le tri, je m’attends donc à payer du surplus à l’aéroport.

17h30, David et André m’accompagnent à l’aéroport, pour être sûr que je ne les embête pas plus longtemps en loupant mon vol. L’heure est donc au départ, sur le parvis de l’aéroport, accolades, embrassades, l’émotion est là, mais les larmes restent à l’intérieur, un homme ça ne doit pas pleurer, alors que penser de trois hommes? Je demande à un homme de me prendre avec mes amis en photo. Cela sera mon ultime souvenir du pays.
En effet, mon bagage est en sur-poids, 30kg, la limite maximum autorisée, mais je suis encore sous l’influence de ma bonne étoile, car la fille qui enregistre mes bagages, ne me fait rien payer, sans doute que le chapeau à la Indy et le collier à griffe d’ours, font autant sensation que durant mon voyage. Par contre cela, ne m’empêche pas de passer à travers la queue, que je dois suivre pendant plus de 40 minutes. Dans celle-ci, je fais la connaissance de Katy qui part en Allemagne, faire un tour des festivals, pour après aller en Roumanie. Je patiente jusqu’à l’embarquement avec elle, puis dans l’avion nous prenons chacun notre place. Je me socialise donc avec ma partenaire de vol, Sylvie, une parisienne, qui à ses enfants et petits enfants au Québec, elle y va alors deux fois par an. Après plusieurs somnolences, un film et des collations, nous arrivons en France. Je retrouve Katy, à la douane et nous allons ensemble vers la gare. Elle reste quelques jours sur Paris chez une amie, donc elle prend le RER, quant à moi je pars sur Lille, donc nous nous disons au revoir. Le train arrivant il me reste 1h, pour Lille, une heure que je remplis en lisant et en dormant. Arrivé à la gare Lille-Europe, je fais surface et trouve la 307 break accompagnée de ma mère. Me voilà de retour au pays.
Une aventure finie, une autre commence.

« Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Tout le reste n’est que déceptions et fatigues. » (Louis-Ferdinand Céline)

La famille

Aéroport de Montréal

L'Angleterre

Hamilton, vainqueur du Grand Prix

Nous retournons au Mont Royal, mais cette fois-ci avec Christiane en plus. Elle s’y connaît mieux en oiseaux, donc je me contente de tout photographier ce que je vois et je vais lui montrer pour qu’elle me dise le nom. Aujourd’hui, c’est le grand prix du Canada, en Formule 1, on se trouve à bien une dizaine de kilomètres du circuit, mais au départ de la course, nous entendons le vrombissement des voitures, comme si un essaim d’abeilles nous pourchassait. Je n’imagine pas le bruit que ça doit être au circuit. Après une bonne heure, nous repartons, direction le boulevard Henri-Bourassa, pour se faire une bonne poutine. Je profite de ce moment de communion avec sans doute ma dernière dégustation,avant mon départ, de ce plat traditionnel et diététique à souhait.
En rentrant, je vois que Masha est partie faire un tour en vélo, je la contacte et la rejoins au parc René-Lévesque, nous profitons de la fin d’après-midi et du coucher de soleil au bord du lac St-Louis, puis nous prenons la route de la ville, sous la lueur des étoiles et des lampadaires. Un rapide arrêt en magasin et je me mets à nouveau au fourneau pour faire découvrir à ma partenaire russe, la gastronomie française. Du pain, du jambon et du fromage, je lui prépare des croque-monsieur.

Buse à queue rousse

Bruant

Merle bleu

Masha

Lac St-Louis

Chez nos voisins

La matinée est déjà passée et j’ai juste le temps de manger, que nous partons sur la route, direction l’Ontario. Une sortir est prévue avec le club d’ornithologie, nous allons donc au rendez-vous au parc de la visitation. Après avoir pris tout le monde, nous partons vers Alfred, dans la province voisine. Je découvre encore beaucoup de choses, de nouveaux oiseaux comme la sarcelle aux ailles bleues, le butor d’Amérique, la bécassine de Wilson, la sittelle à poitrine rousse, la paruline tigrée, le piranga écarlate,… en tout 71 espèces différentes observées ou entendues. C’est impressionnant Christiane, me bluff, au moindre sifflement elle sait dire le nom de l’oiseau qui s’y rapporte. Je commence à m’y connaître en oiseaux du coin, mais malheureusement pour moi en France, je n’aurai pas les mêmes donc je devrais réapprendre.

Phalarope de Wilson

Bécassine de Wilson

Christiane

Piranga écarlate

пельмени

Cimetière du Mont-Royal, voilà le programme de la matinée. Balade entre les bois, les tombes et les animaux. Je deviens un véritable initié à l’ornithologie, mes yeux et mes oreilles, sont à l’affût et nous voyons un urubus sur un arbre perché.
Le soir, je m’en vais chez une amie, que j’ai rencontrée par l’intermédiaire d’Azalya, ma collègue de boulot russe. Masha, cette amie, est russe aussi et nous préparons ensemble le repas, des pelmenis, une spécialité russe qu’elle tente de m’apprendre.

Urubu à tête rouge

Le pactole

Pour récompenser mes hôtes, je décide de me mettre au fourneau, je pars alors au matin chercher de quoi manger pour ce soir. Je profite de cette sortie, pour aller à la banque et fermer mon compte. Je suis riche, avec mes économies d’un an et les crédits d’impôts, je sors avec un petit pécule. Au marché, je prends un filet mignon, des carottes, des pommes et du ras el hanout. Après un peu de travail sur l’ordinateur, le reste de l’après-midi, je me consacre à la préparation de ma tarte aux pommes, et de mon filet mignon à la marocaine.

Une bière, ça se respecte!

Entretien de la voiture d’André oblige, nous partons au garage. La visite de garage n’est pas un de mes passe temps, mais j’accompagne André, car après nous avons prévu d’aller à Laval. Nous arrivons à Laval, au parc que nous voulons, il est temps de s’engager dans les bois. La chaleur est pénible, l’ombre des arbres est agréable, mais il fait tout de même lourd, nous rentrons donc siroter une petite bière.

Sardines à l’huile

Nous partons André et moi, dans les méandres de la ville. Il faut bien que je me réhabitue au faible taux d’oxygène, si je dois revenir dans le monde urbanisé. Les appareils photos nous accompagnent mais ils restent élégamment à notre cou, plutôt que dans nos mains. Nous parlons au lieu de prendre des photos et vu que l’homme, c’est bien connu, ne sait pas faire deux choses en même temps, nous préférons nous concentrer à nos palabres. Un petit arrêt à la bibliothèque national du Québec pour une exposition, à la suite de ça, nous atterrissons ainsi sur le Vieux-Port, à manger nos sardines à l’huile, sous les yeux aguicheurs des mouettes.
Le soir, en rentrant nous croisons David, qui part promener son chien, nous emboitons son pas, pour nous promener aussi. Je redécouvre le Parc Jarry et le quartier. Après avoir fait à nouveau le récit de mes aventures et cette journée de marche, je trouve le sommeil.

Aujourd'hui, une langue qu'on ne défend pas est condamnée à mourir

La mutation d’un homme

Je suis tout juste rentré de mon périple en Gaspésie et la transition est dure. Après la campagne Québécoise, me retrouver de nouveau à Montréal, en grosse ville, c’est difficile. Surtout quand le retour a été aussi rapide que le mien. Je mets 2 semaines pour arriver en Gaspésie et finalement une journée me suffit pour revenir en voiture. André et Christiane, l’ont bien compris et me proposent un tour à l’île Bizard. Mon initiation à l’ornithologie reprend, nous observons pendant plusieurs heures, tout en se baladant dans le marais. Cela fait du bien de me retrouver à converser avec le chaman. Je fais part de mon voyage dont je vous ai fait le récit ci-dessous, mais aussi de mes voyages mentaux. On ne revient pas inchangé d’ une aventure comme ça, confronté à sa personne, seul, pendant 24 jours. On en apprend beaucoup sur soi, sur son corps et sur l’Autre. Les rencontres et les absences, la beauté de la nature et sa rudesse, la souffrance du corps et le dépassement de soi,… toutes ces choses qui forment un tout indissociable dont on prend le temps de profiter quand on se retrouve avec soi-même et la nature.

Mésange

Bruant des marais

Tyran huppé

Paruline tigrée

Moqueur chat

Le retour au bercail.

La pluie est bien tombée pendant la nuit, mon poncho est devenu une fontaine pour oiseaux. Heureusement, ce matin, il ne pleut plus, la journée va être longue. Il me reste 20 km de marche pour rejoindre la prochaine ville. De bon matin, rien de mieux qu’une marche, je m’élance alors d’un pas lent mais décidé.
Quelques centaines de mètres plus loin, j’arrive à une aire de détente, au « Chalet à soucy », comme il se fait appeler, table pique-nique, préau, toilette sèche, tout ce qu’il faut pour dormir au sec avec les commodités. C’est ça l’inconvénient de marcher sans plan détaillé, on ne sait pas si on doit continuer à marcher un peu ou non. Pas grave, j’en profite qu’en même en me posant pour déjeuner.

Je continue mon chemin dans ce long couloir de verdure, en essayant de deviner, en comptant les virages, où je peux me trouver avec ma carte routière. La route est longue et je n’ai aucun point de repères, je ne vois pas le lac, je ne vois pas les montagnes, je ne vois rien, le ciel est gris et les arbres m’entourent. Je marche à l’aveuglette, il n’y a qu’un chemin, mais ne pas savoir à quel niveau je suis et dure, car je ne sais pas évaluer ma progression et je ne sais pas si mes 20km s’effacent rapidement ou non. A chaque nouveau virage j’ai l’impression de revenir sur la même route, une nouvelle ligne droite s’offre à moi, je vois toujours les mêmes limaces se livrant à des dessins baveux sur le sol, je vois deux renards traverser la route. Est-ce le même? Je n’en sais rien, mais cela encourage mon impression de refaire toujours le même chemin en continu. Je suis dans une autre dimension, le paysage défile sur un fond roulant et arrivé au bout, je me retrouve à devoir retraverser le même décor en continu.
Une voiture, un élément nouveau, elle arrive en face de moi et me dépasse sans un regard, mais tout de même un salut de la main de son conducteur.
Mon sac est soumis a une pesanteur, sans doute celle de cette dimension étrange dans laquelle, je me retrouve piégé. Je ne compte plus les pauses. Je m’arrête, m’assieds sur mon sac, m’allonge dessus, je me détends les muscles, les épaules, le dos. Je marche 500m, un peu plus, 650m, puis je me pose, je m’assieds, je m’allonge sur mon sac, je me détends. 500 m plus loin je refais la même cérémonie. La distance de marche n’augmente pas, mais la durée des pauses s’allonge.
Une voiture, un élément nouveau, elle arrive par derrière moi, c’est la même que tout à l’heure, cela fait presque 2h qu’elle m’a doublé et cette fois-ci elle s’arrête. Elle me prend et m’emmène à Sayabec. J’ai fait 15km en 4heures de marche lente et lessivé. La voiture me conduit même au de là de Sayabec, elle me dépose chez son propriétaire.

Je suis retour à la civilisation, bienvenue à la 132. L’ensemble de mes muscles ont travaillé depuis ce matin, même mon cerveau, qui m’a emmené pas loin de la folie. Un membre est resté inerte néanmoins, je le pendis alors comme un glaive, les automobiles prennent peur. Les voitures passent et restent indifférentes à ma proposition, mon pouce tendu vers le ciel en priant une âme généreuse de s’arrêter ne fait aucun effet à ces aveugles.
Tous aveugles sauf, un, Yves Bouillon, arrêtant sa Chrysler et me permettant d’embarquer mon sac et moi à l’arrière. Yves est accompagné, de sa femme … (désolé j’ai oublié ton prénom). Ils se rendent à Rimouski, pour aller voir leur fille, une de leurs filles, car ils en ont trois et un gars. Il est midi, nous nous arrêtons pour manger, chez un célèbre clown. Cela faisait bien plus d’un an que je n’étais pas allé lui rendre visite, merci Yves, tu as mis fin à mes bonnes résolutions.
Notre repas gastronomique fini, nous reprenons la route. Je pensais aller jusque Mont-Joly, aujourd’hui, mais vu que mes chauffeurs vont plus loin, je me laisse conduire.

Il faut avouer que je ne peux pas continuer comme ça, je n’arrive plus à porter mon sac, je n’arrive même plus à me porter moi même par endroit. Cela va faire 24 jours, que je suis parti de Montréal, j’ai fait 1400km en vélo, j’ai fait 400km en pouce, 70km en marche. Cassé deux vélos, mon dos, et un verre. Il est tant de finir l’aventure et retourner à la grande ville québécoise qui m’a possédé pendant une année. Il est temps de retrouver les amis, profiter des derniers moments ensemble avant les « au revoir » déchirants. Je retourne donc à Montréal aujourd’hui.

Je me fais déposer sur l’autoroute à la sortie de Rimouski, je me mets sur le terre plein de la voie d’accélération et tends mon pouce, 5 minutes passent et des jeunes Québécois s’arrêtent. Pour leur sécurité, je ne dévoilerai pas de noms, car ces habitants de Lévy âgés de 22 ans et 19ans, fumant du pot en conduisant et revenant d’une soirée bien arrosée ne m’ont pas laissé un souvenir serein du voyage. Le garçon avait l’air sombre, donc j’ai continué la route avec, mais en même temps comment demander à quelqu’un de me déposer ,car il ne t’inspire pas confiance, en plein milieu de l’autoroute? Je reste donc à l’arrière participant le moins possible à l’animation du véhicule. La sono est à fond, donc quand le chauffeur me parle et veut entendre ma réponse il se retourne. Je ne réponds donc plus à aucune question faisant le gars fatigué. Je critique mais en fin de compte, j’ai fait plus 400km avec mes toxicos donc je les remercie beaucoup. C’est donc après beaucoup de stress, un problème de trou dans le pot d’échappement, et une collision avec un vélo éviér de justesse, que je me retrouve de nouveau seul sur le bord de l’autoroute.

Comme tout à l’heure, je suis sur le terreplein avec le pouce tendu, le seul changement est la pluie. Réduisant la visibilité des voitures, personne ne s’arrête et je les comprend, car c’est dangereux avec le temps qu’il fait. Néanmoins une voiture s’arrête, feux clignotant, bleu et rouge, une voiture de la police routière. Le policier ouvre sa fenêtre, pardon madame, la policière ouvre sa fenêtre, me signale que c’est interdit de faire du pouce ici et me demande où je vais . Je lui apprends donc que je me rends à Montréal, et elle m’invite à monter dans la voiture pour me déposer plus loin, à une autre entrée, où les voitures sortant de Québec et allant à Montréal, sont obligées de passer. Sur la route, madame, l’agent, s’informe sur moi pour savoir si je ne suis pas recherché. Ça va j’ai mon cassier vierge, elle me dépose donc où je peux faire du pouce légalement en toute sécurité.

La pluie tombe encore, mais Tarkan a pitié de moi. Me voici en partance pour Montréal, dernière ligne droite et dernier conducteur, Tarkan, publiciste à Montréal. Nous parlons musique, voyage, famille,… Nous parlons de tout, le temps passe vite et nous arrivons déjà en vue de la cité. Habitant sur Longueuil et ayant une réunion dans 20 minutes, Tarkan me dépose au métro Longueuil. Je prends donc le métro, direction Jarry.

Mon retour à l’urbanisation est brutale, ce matin, j’étais seul en forêt et quelques heures après je suis seul au milieu d’une foule, je suis dans la société moderne. J’ai dormi dehors pendant 3 semaines, en paraissant pour illuminé pour certains et en regardant les gens dans le métro, ceux sont eux qui me paraissent être des fous à prendre plaisir à vivre leur vie.
Je suis dans la rue Jarry, encore quelques rues et je suis de retour chez moi, enfin pas chez moi, vu que je n’ai plus d’appart mais chez André. Vu l’heure, je passe d’abord chez David en me disant qu’ils doivent être là pour partir promener le chien, mais personne. Je sonne donc chez André, une tête passe de la porte à l’étage et André descend alors pour venir m’ouvrir. J’ai le sourire jusqu’aux oreilles. Nous montons et le temps est aux retrouvailles, au résumé de l’aventure, à la joie partagée, puis au sommeil mérité.

Amqui - Montréal 610 km (19 km de marche)

Chalet à soucy

Tarkan

Arrivé chez le Chamane 222 (photo prise par lui)