Archives mensuelles : janvier 2010

Virée ornithologique

André, fait parti d’un club d’ornithologie, sa blonde est passionnée des oiseaux, alors ils participent ensemble aux sorties du club.  Aujourd’hui, il y a une sortie de prévue à St-Clet, à la frontière avec l’Ontario. Sachant que je n’avais pas de moyen de transport et que je commençais à en avoir marre de rester sur Montréal, ils m’ont proposé de venir avec eux et leur club. Sans hésiter, j’ai accepté l’invitation de cette opportunité de quitter l’île et de faire un tour en campagne.

7h30, nous sommes tous dans la voiture prêts pour aller rejoindre les autres. Nous sommes quatre, André, Christiane, David et moi, la bande de Casgrain au complet. Le rendez-vous avec le club est au Parc de la Visitation, là bas nous nous trouvons à 5 voitures, malgré le grand froid (-21°), les gens sont qu’en même venus.
Nous prenons la 40, pour sortir de Montréal, en passant par le pont traversant le Lac des Deux-Montagnes, je suis déjà tout content d’être venu pour les paysages, car là le lac est entièrement gelé, formant un grand horizon de blancheur immaculée.
Les champs sont gelés, seules les coupes de tiges de mais, émergent de la neige, les granges sont laissées seules dans cette immensité neigeuse. Nous arrivons à St-Clet, où nous faisons une pause pipi, et remplissons le gosier des voitures, par l’essence moins cher qu’en ville, dans une petite station en bordure de route.
A partir de maintenant, la chasse aux oiseaux commence, nous roulons au pas, et sommes tous à l’affût de spécimens dans les champs. Les sorties ne sont pas tout le temps en voiture, mais bon en hiver c’est préférable de faire un safari voiture. Les oiseaux sont plus rares, donc il faut faire de plus longs parcours.
Pas loin après St-Clet, la dernière voiture prévient qu’il y a un point blanc sur un piquet de clôture au loin, étant plusieurs voitures nous sommes équipés de talkie-walkie pour se prévenir en cas d’oiseaux. Nous arrêtons les voitures et sortons les télescopes, le point blanc se fait plus net et nous pouvons apprécier son plumage blanc, c’est un harfang des neiges ,un hibou blanc du grand nord. L’oiseau est vraiment très beau même si il est un peu loin, je n’ai donc pas pu l’avoir en photo. Le froid est vraiment mordant, malgré ma superbe écharpe, j’ai encore froid au visage, mais bon en plein champ, le vent ne nous rate pas.

Nous continuons en voyant des pics chevelus,pics mineurs, dindons sauvages, buse à queue rousse, geais bleu, mésanges à tête noire, sittelles à poitrine blanche, bruant des neiges, junco ardoisé, …

Entre temps des retardataires du club, nous ont rejoints, nous sommes maintenant 7 voitures, par moment nous ne voyons aucun oiseau, mais c’est pas si grave pour moi, le seul fait de voir des paysages nouveaux ça m’enchante. Le pays est vraiment changeant selon les saisons, le vert de l’été, le rouge de l’automne et le blanc de l’hiver donnent chacun son charme au paysage, le modelant différemment.

Après trois heures de balade, nous nous dirigeons à un Tim Horton, pour manger un peu, discuter et recenser le nombre d’oiseaux que nous avons vu. En tout, nous avons vu 18 espèces différentes, ce qui n’est pas mal pour la saison. Maintenant il ne reste plus qu’a rentrer, vers l’urbanisation, et la pollution.
Une fois de retour à Casgrain, André nous invite à boire chez lui, et c’est comme ça que nous nous retrouvons réunis autour d’un thé, à refaire le monde.

Pic mineur

Bruant des neiges

David

La bande Casgrain

Pixels

Après ma sortie de Samedi, durant mes deux jours de congé Lundi et Mardi, je suis resté sage.  Le temps a facilité ma prise de décision, car Lundi il pleuvait comme vache qui pisse. Le frigo est vide et je dois rendre mes DVD à la bibliothèque, je me résigne donc à sortir qu’en même.
Parapluie en main, je me rends à la bibliothèque en premier, pour faire de la place dans mon sac à dos, la pluie ne cesse de tomber emportant avec elle le peu de neige qui restait dans les rues, la neige du parc devient de la glace fondue, engloutissant mes chaussures à chacun de mes pas.

C’est toujours une aventure de faire les courses, car j’ai déjà plus de 20 minutes pour aller à Loblaws, j’ai trouvé un raccourci par le chemin de fer, en passant au dessus la grille, tout le monde faisait ça pour gagner du temps, mais depuis ils ont mis des grilles plus hautes, forçant les gens à passer sous le pont qui se trouve à trois rues du passage. Enfin bon je me suis habitué à ce détour maintenant, mais le pire c’est qu’une fois les courses terminées, je dois refaire ce chemin,  avec le sac à dos rempli et généralement deux sacs bien chargés à chaque main. Aujourd’hui, je ne déroge pas à la règle, j’aggrave même la difficulté, car j’ai les deux sacs dans une main, vu que de l’autre je tiens mon parapluie.
C’est une véritable séance de muscu, une fois à la maison mes muscles tremblent tout seuls.
L’après-midi, je passe chez André pour parler, mais avant tout pour lui donner un cours sur Photoshop. Il a du mal à s’y mettre, donc je m’improvise comme prof, pour lui montrer au moins les bases. Le temps et la pluie s’écoulent, dehors ruisselant sur les vitres, quand la fatigue de mon élève se fait sentir, nous arrêtons le bourrage de crâne pour aujourd’hui.
André est intéressé aussi par l’animation de photo donc je lui ai montré vite fait, cela m’a rappelé que depuis 2 mois je traîne une idée et qu’il était temps que je la finisse.
En rentrant chez moi alors, je m’empresse de retrouver mon projet commencé pendant mon étude clinique.

Mardi, la pluie s’est arrêtée pour se transformer en neige, peu importe pour moi, je décide de rester sur mon ordinateur, pour finir ce foutu projet. Résultat après 280 photos, et beaucoup d’heures de travail, je termine enfin mon animation, Pixels.

Ballet Sauvage

Depuis un moment, je souhaitais retourner à l’est de l’île dans le parc des Pointes aux Prairies, je suis allé une seule fois là bas, dans les premières semaines de mon arrivée à Montréal. Je commence à en avoir marre de tourner dans les mêmes coins de la ville, de plus le froid et la neige, me bloquent pour me permettre des aventures plus loin. Mais, ce matin un beau bleu colore le ciel, et le soleil brille de mille feux, c’est le mariage idéal pour sortir de sa torpeur et trouver le courage de faire un petit 50km avec un vent qui vous fouette le visage à -10°c.
Je descends donc vers Laval, pour être au bord de la Rivière des Prairies, je ne traverse pas le pont et reste sur ma bonne vieille île pour prendre Gouin, le courant étant moins fort que sur le St-Laurent, la rivière est gelée par endroits formant un tapis de glace, pratiquement d’une rive à l’autre. Une piste cyclable longe la rivière tout du long, mais elle est fermée du 15 Nov au 15 Avril, donc il n’y a pas de service prévu pour les déblayer, par endroit il faut donc  rouler sur une vraie patinoire, je me contente donc de rouler sur la route toute craquelée par le gel, jamais je n’ai connu de routes aussi déglinguées que sur Montréal, heureusement il n’y a pas grand monde sur la route, je peux donc rouler au milieu, où il y a moins de nids de poule.

Rapidement, j’arrive au niveau du Parc de la Visitation, je ne peux pas pratiquer la piste, mais du haut de la rue, je vois néanmoins l’eau sortant du barrage qui canalise la rivière, cette eau forme des remous qui freinés par les rochers, se transforment en blocs de glace je descends donc qu’en même dans le parc pour voir ces minis banquises, en faisant gaffe de pas tomber en roulant sur la glace.

Je ne cesse d’avoir les yeux rivés sur la rivière emportant les plaques de glace, l’hiver est spécial cette année, il n’y a pas de véritable grand froid et pas beaucoup de neige, la température ne cesse de faire le yo-yo, certaines journées nous sommes au dessus de zéro, le début de la semaine prochaine il est prévu 7°c, c’est ce changement de température, qui fait qu’il y a plusieurs débâcles durant l’hiver, il ne faut donc pas songer à traverser la rivière sur la glace, elle n’a pas le temps de durcir assez. Finalement à force de rêvasser, j’arrive rapidement à hauteur du marais, du parc des Pointes aux Prairies.

Le Parc est divisé, en trois parties, le Marais, le Bois et la Clairière où l’on peut pique-niquer en été. Le Marais est beaucoup prisé par les observateurs d’oiseaux, car de nombreuses espèces y viennent toute l’année. Je range donc mon vélo, et me dégourdis les jambes, le parc est transformé en grands terrains de jeu pour les skieurs de fonds, et les marcheurs à raquettes, je ne fais partie d’aucun de ces groupes, mais cela ne m’empêche pas de braver la neige pour errer au milieu des mares gelées. Avec toute cette neige, ce que j’aime bien c’est voir les grandes étendues nues, immaculées de blancheur, je quitte donc les sous bois, pour aller marcher de mare en mare.
En ce moment j’étudie pas mal la survie en milieu sauvage, donc j’étudie la chasse, la botanique, … et je commence à savoir reconnaître des traces d’animaux, et je m’amuse a observer toutes les traces qui tapissent la neige, lapins, écureuils, renards, et oiseaux,… Toutes ces traces, révèlent la vie sauvage, et sont les restes d’un ballet de figurants se cherchant mutuellement.
Je ne vais pas dans la partie boisée, car les grands arbres nus ne m’inspirent pas beaucoup, mais la clairière m’enchante plus. Je traverse donc dans la neige épaisse et vierge, pour me retrouver de nouveau sur les pistes de randonnées. J’y vois d’ailleurs de nombreux couples, en raquettes ou en skis, moi je suis seul et en simples chaussures de randonnées, décidément je ne sais pas faire comme tout le monde. Je trouve une chose dommage dans la situation du parc, c’est qu’il est situé juste à côté d’une voie de lignes à haute tension, alimentant Montréal, donc forcément ce n’est pas des petits pylônes et ça déstructure un peu l’image nature du parc. Pour revenir au marais, je passe par un grand corridor entre des arbres habités par de nombreux oiseaux, et un mur de roseaux. Corridor qui m’amène à une autre mare, que je m’empresse de marquer de ma trace, me mêlant au ballet de la vie sauvage plutôt qu’à celui des skieurs et des tennismans pédestres.
Je retourne à mon vélo quand un groupe d’ornithologues amateurs, pointant du doigt le ciel et se tordant le cou en le regardant, titillent ma curiosité, et je me trouve aussi à me tordre le cou, en cherchant ce que leurs doigts pointent, c’est un avion? c’est superman? nonnnn, c’est un faucon . Bon le rapace est vraiment haut donc je n’ai pas pris de photo, ne voyant qu’un petit point noir dans un fond bleu, que certains, pourraient prendre simplement pour une poussière sur mon capteur.
Sortant du parc, je me retrouve au bord de la rivière avec cet aller venu continu de plaques de glace, je me pose alors le long de la route assis sur la rambarde pour regarder ce spectacle méditatif, tout en mangeant une orange pour recharger mes batteries pour le retour. Il fait froid mais habillé de l’écharpe que m’a faite ma mère récemment, je peux rester ici perché sur ma rambarde sans craindre la morsure du froid, la fameuse écharpe fait 3m de long, donc après avoir fait deux tours de mon cou, il reste encore deux bouts pendants parterre, je peux alors me l’enrouler autour de mon corps en formant une énième épaisseur.

Pour le retour, le vent est de face et le soleil aussi, je regrette alors de ne pas avoir pris mes lunettes de soleil, car je pleure comme une madeleine et j’ai du mal à garder les yeux ouverts par l’éblouissement et le souffle. Heureusement, malgré mes larmes, j’ai su ne pas passer à côté d’une occasion sympathique, que je ne risque pas de voir en France. En regardant, sur la rivière j’aperçois une cabane de bois dessus, ni une ni deux, je freine pour aller voir de quoi il s’agit. Deux groupes sont sur la glace, avec leur abri, en attendant que leurs lignes se fassent mordre par un pichon. Ces gens font de la pêche sur glace, après avoir fait un trou dans la glace (profond de 50cm par endroit), il laisse leur ligne à un piquet avec un balancier, ainsi quand le poisson mord, le balancier se lève, et l’on sait qu’il y a une prise. Il y a plusieurs systèmes de balanciers, drapeau, simple bâton,.. le principe reste le même, le but étant de manifester la prise, car chaque personne à plusieurs trous donc c’est pour ne pas rester à attendre devant chaque ligne. Le monsieur avec qui j’ai le plus parlé, avait une bonne vingtaine de trous. Pour faire le trou, la foreuse, a remplacé la scie donc c’est moins pénible, mais la contrainte du froid reste là, c’est pour ça que le cabanon est le bienvenu pour se réchauffer auprès du poêle.
La pêche n’est pas super aujourd’hui, ils n’ont péché que quatre poissons, des perchaudes, dont deux pendant que j’étais là, me permettant de faire une photo. L’autre groupe à un Doré de 2-3livres mais rien d’autre.

Le soleil se couche donc les immeubles à côté, forment des grandes ombres, ne facilitant pas les prises de vue, je décide donc de continuer ma route. Mes jambes ont du mal à finir à me porter jusqu’au bout, après l’aller, plus la marche au parc, elles ont déjà bien donnés pour la journée, et par une dernier effort, je parviens à retrouver mon chez moi. L’inconvénient avec le vélo d’hiver, c’est que les pieds, et le cul ne bougeant pas, ils ont du mal à se réchauffer, et malgré le fait de bouger les orteils dans la chaussure, après un long parcours, ils sont gelés, j’enlève donc mes chaussettes trempées pour les réchauffer avant qu’ils ne se cassent.

Conclusion: cette journée a été un vrai souffle d’air frais, remplie d’évasion mentale, me redonnant un coup de fouet, même si j’étais complètement lessivé au retour. Je prévois un tour du même type de l’autre côté de l’île prochainement.

Parc de la Visitation

Riviére des Prairies version congelée

Parc Pointes aux Prairies

Péche sur glace

Net – tement à cours

Vivre seul demande à être raisonnable et responsable, car toutes les charges sont sur nos épaules, le loyer, la bouffe, les loisirs, … Je m’en sors pas trop mal pour tout ça j’ai toujours respecté mon budget, néanmoins il y a une chose que j’ai vraiment du mal à gérer c’est ma consommation internet. C’est ça être habitué à l’illimité, il suffit que je regarde un peu trop de vidéo pour que le compteur défile plus vite qu’il ne devrait. Je me trouve du coup à devoir rationner, 3go pour 14 jours, alors que j’en ai flingué 27go durant les 10 jours précédents.

En été cela n’était pas vraiment un problème, je pouvais aller squatter le parc, mais bon vu les températures maintenant, j’ai un peu moins de motivation. Heureusement, il a la bibliothèque qui est chauffée et qui a internet.
Du coup, aujourd’hui, je reste toute la matinée là-bas pour rédiger mes articles de retard et mettre mes photos en ligne.
Il y a peu, David à mis le net chez lui et il a été mis au courant par mon voisin, d’une agence, où tu avais internet illimité, sans engagement, pour seulement 35$. Dommage que je ne l’ai pas su avant, vu le temps qu’il me reste, cela ne vaut pas le coup de changer d’opérateur. Comme quoi on ne finit jamais d’apprendre des nouvelles choses, je le saurais pour ma prochaine installation au pays des caribous.

Ma vie virtuelle, mise à jour, je suis allé rendre visite à mon ami l’artiste.

Les impôts auront ma peau

En regardant mes fiches de paie la dernière fois, j’ai été surpris de voir les charges retenues sur mon salaire. Ici les impôts sont directement retenus sur le salaire, mais n’étant pas résident canadien, je devrais me faire rembourser. Mais ayant un statut spécial en tant que pvtiste personne ne sait me répondre clairement sur la question.
J’ai eu des adresses qui pourraient me renseigner, je fais donc le tour de celles-ci pour avoir des réponses à mes questions. Je me rends à l’AMPE, au gouvernement du Canada,… pour me retrouver avec d’autres adresses mais aucune réponse. J’adore les administrations, je trouve fascinant l’entente entre les différents organismes, ils se renvoient toujours la balle, mais ne savent  jamais renseigner simplement du premier coup. Je ne sais pas ça doit être une forme de jeu, peut-être reçoivent ils, des commissions sur le nombre de fois où l’on passe devant pour rien. Goscinny avait déjà bien résumé l’affaire dans les 12 travaux d’Astérix.

Étant du côté du Village, et n’ayant jamais fait le tour, sauf pour me rendre sur la rue Ste-Catherine, je fais une visite du quartier, découvrant ainsi des nouveaux tags et d’autres choses, le Moulin Rose (magasin de déguisement de drag-queen), le Drugstore, bar réputer du village, pour son ambiance et l’architecture atypique du bâtiment.

Je suis descendu en vélo cette fois-ci, ne voulant pas rentrer une nouvelle fois avec les chevilles en compote, aussi, je profite d’être porté par mes deux roues, pour aller à l’autre bout de Ste-Catherine, pour une place où l’on fait des bonnes pizzas, deux pointes et un breuvage pour 5$, pas cher et bon, je n’en demande pas plus, c’est tellement bon que je reprends une troisième pointe pour la route.
Après ça je traîne un peu dans la ville souterraine mais en ressors vite fait car ça me rappelle trop Rockland, je ne comprendrai jamais le plaisir que prennent les gens à faire du magasinage. On se croirait dans une fourmilière, avec ces chers ouvriers agrandissant leur crédit de consommation pour assouvir leur fièvre acheteuse.

Je rentre chez moi pour contacter les téléphones que j’ai eu pour les impôts, mais je n’arrive à avoir personne, sûrement déjà trop tard pour les administrations, tant pis je ressayerai demain. Les déclarations se font pour Février donc j’espère ne pas passer à côté de mon remboursement, car ça sera un bon petit bonus pour ma fin de séjour.

Le village

Le Drugstore

Le culte de l’ennui

L’hiver est long et mon job est pénible. Plusieurs fois cette semaine, j’ai eu des réflexions sur mon comportement au boulot, le gérant me trouve de plus en plus fatigué, croyant que je ne dors pas la nuit, je n’ai pas de problèmes de sommeil, c’est juste le job qui m’endort, on passe son temps à attendre le client, et la plupart sont des têtes à claques donc forcément ça fatigue. Une cliente m’a dit  » En arrivant dès que je vous ai vu, j’ai senti que vous n’aimiez pas votre poste », sans doute ma tête de déterré la aidé à venir à cette conclusion. Cette dame voulait un cadre pour faire une œuvre qu’elle avait en tête, elle crée des scènes en fil de fer et papier mâché, dans des boites, pour faire un décor en relief, et pour son dernier, elle recherchait donc un cadre pour embellir sa boite. J’aime bien les clients comme ça, ils réveillent ma créativité, je me sens utile, je réfléchis avec elle aux problèmes, pour trouver la meilleure solution pour son idée. Malheureusement les gens comme ça sont rare, j’en ai eu deux, depuis le temps que je suis ici, le reste du temps je souris bêtement et attend que le temps passe.
Sur 1h, la dernière fois on a eu deux clients, le reste du temps on glande, c’est bien d’être payé à ne rien faire, sauf que moi j’ai un peu du mal avec ça, j’ai besoin de faire quelque chose sinon je m’ennuie vite. En plus de ça nous n’avons pas accès à internet, seulement les sites des concurrents pour comparer les prix, on ne peut pas lire ouvertement au comptoir devant les clients potentiels qui passent devant le magasin, le comble de tout c’est qu’il n’y a même pas le solitaire sur les ordis.

Je m’occupe alors comme je peux en me mettant au devant de la vitrine et en regardant les passants, profitant du spectacle de la diversité de la nature humaine, les vieilles bourgeoises avec leur pot de peinture sur la face, et leur sac Louis Vuitton, les gros deschiens avec leur tuque de Sibérie et leur combinaison de ski, alors qu’il ne neige plus et ne fait que -5°, les jeunes femmes aux lignes parfaites,… C’est bizarre mais j’avoue que ma curiosité s’attardent plus lourdement sur les courbes de ces femmes que sur celles du deschiens en combinaison de ski, il y a des mystères de la vie qui persisteront à me surprendre.

Mais la vie ne résume pas au boulot, par chance, j’ai des à côtés, entre mes balades, cette semaine je suis passé plusieurs fois chez André, pour parler d’art, de l’amour, du monde, de la vie. Je trouve mon équilibre avec cette gymnastique mentale et puis ma gymnastique physique.Mais bon j’ai vraiment hâte que Mai arrive pour tout plaquer et me retrouver seul avec la nature. Je commence déjà à m’instruire sur la survie en milieu sauvage, pour savoir au moins faire un feu comme les scouts et préparer une bonne soupe aux racines.

M’asseoir sur un banc 5 minutes avec toi…

La journée d’hier m’a particulièrement fatigué, je ne fais donc pas de grande balade, je me contente de faire la larve dans mon lit, à 10h je décide enfin de bouger et me rends au marché, pour acheter un bon rôti de porc, pour ce soir, je vais en avoir pour trois jours mais tant pis, quand c’est bon on ne s’en lasse pas.
Faire cuire le rôti de chaque côté, puis rajouter des oignons dans le plat et mettre au four, pendant ce temps, faire cuire des champignons, mélanger de la crème avec de la moutarde. Après 40 minutes de cuisson pour le rôti, rajouter la sauce, avec les champis et mettre des tranches d’ananas sur le rôti, laisser encore 20 minutes au four, le temps de faire cuire des petits pois et des pommes rissolées. Le tout est cuit, il est temps de se régaler.
Mais bon on n’en est pas encore à ce soir, pour ce midi, c’est juste omelette aux champignons et aux poivrons.
Après avoir bien mangé, histoire de digérer et faire de la place pour ce soir, j’ai fait un tour, en restant dans le parc Jarry, pour lire un peu sur un banc à -10°c, je n’ai pas su rester longtemps assis mais  histoire de profiter du grand soleil d’aujourd’hui, j’ai traîné encore un peu.
Le soir petite séance de musculation pour me réchauffer et voilà la journée se termine déjà.

Tanné de chez tanné

Y a des jours comme ça, où dès le réveil on se dit que l’on ferait bien de rester dans son lit, à l’abri de sa couette molletonnée. C’est bien de faire de l’exercice, mais  faut-il encore rester dans la mesure du raisonnable, ce que j’ai du mal à faire, et ce que je n’ai pas su faire hier vu ma fatigue aujourd’hui.
Hier en rentrant du job, je me suis fait une séance de gym d’ 1h, mais comme cela n’était pas suffisant en rentrant dans mon appart, j’ai enfilé mes baskets et suis parti courir 1h, en revenant j’étais frais comme un gardon. Le problème avec le sport, les douleurs ne viennent jamais sur le coup, mais quand le muscle est froid, le lendemain matin au réveil.
Aujourd’hui c’est un jour de congé, et comme je ne veux pas rester la journée chez moi, je prends sur moi et pars tout de même avec mon sac de photo.
Je ne sais pas du tout où je vais bien pouvoir aller, ce qui est sûr c’est que je ne veux pas faire de kilomètres à rallonge.
Finalement, je pars vers Ville Mont-Royal, pour me rendre vers des appartements au loin qui m’intriguent depuis un moment, et ou j’espère trouver des clichés intéressants.
La neige a beaucoup fondu, la ville est donc pleine de sloch, la rendant  plus môche. Je passe sur le chemin Rockland, traversant la voie ferrée pour me retrouver dans Outremont, la balade se fait moins plaisante à partir d’ici car les rues grimpent, c’est ça l’inconvénient d’être en derrière une colline, oups pardon je voulais dire montagne. (Mont-Royal).

Rapidement j’arrive à mes immeubles, mais finalement il se trouve que ceux sont des résidences de vieux, et de petits bourgeois, où pire encore des petits vieux bourgeois. J’arrive néanmoins à rentrer dans l’un d’eux, mais après 5 minutes à me balader dans les couloirs, avec mon appareil, le vigile vient me trouver et me renvoie gentiment à l’extérieur. En continuant ma route, la fatigue se fait sentir, mes chevilles me font un mal de chien et mes tendons me tirent, et puis j’arrive à l’Université de Montréal. J’en profite pour me poser là un peu, pour reposer mes jambes et pour manger mon casse-dalle par la même occasion. Une chose est sûr, cela donne envie de reprendre les études en voyant certaines étudiantes, mais je m’égare pardon.
Me voilà sorti de l’Université, et commence ma quête du chemin le plus court pour retourner à mon lit, je ne sais pas si c’est le plus court mais au final, j’arrive sur la rue Bernard, je retrouve mes repères, et passe devant le théâtre d’Outremont, le théâtre est ouvert, je demande donc si peux aller faire des photos de la salle vide, on m’y laisse l’accès mais bon, finalement les photos sont inintéressantes, donc je parle plutôt avec le concierge.
Je marche tout le long de Bernard jusque St-Laurent et là je vois mon calvaire bientôt prendre fin, plus que 30min et je serai au chaud, allongé.
Pour finir, je ne fis pas de sieste comme voulu, mais m’ attardai sur le net avec une amie, cela fait du bien de pouvoir parler avec mes gens de France, donc quand je peux je profite, même si c’est pas toujours facile de se joindre avec le décalage. Après ça je fis un ultime effort, pour me rendre à la bibliothèque, vu que c’est le dernier jour pour rendre mes dvd, je n’avais pas le choix. Histoire de rentabiliser ma sortie, j’ai pris mon bouquin du moment, pour le lire un peu là bas, et pour  faire une sieste en le lisant dans leur fauteuil confortable.

Juste pour montrer l'épaisseur de neige par endroit

La venue d’un colocataire

Cela fait 8 mois, je me suis essayé à la colocation sur Montréal, l’essai ne fut pas très concluant, mais depuis quelques temps, je pense partager mon temple, mon nid douillé, mon petit 3 1/2, avec un partenaire. La solitude me pèse parfois en rentrant du boulot, il me manque, un compagnon de jeu. Où que j’aille je pourrais compter sur lui pour m’accompagner et ne plus me retrouver bête, car je suis seul, alors que j’aurais besoin de son aide.
Le fait est que ce n’est pas une situation à prendre à la légère, c’est bien un compagnon, mais bon faut-il encore qu’il en vaille le coup, on est mieux seul que mal accompagné.
Je me suis renseigné à droite et à gauche, pris ma plus belle planche pour surfer sur tous les sites possibles aidant pour les situations comme ça.
Finalement, j’ai trouvé ce que j’attendais, un petit bien monté, son nom, Panasonic ZS1 ( TZ6, pour les européens).
Je ne pouvais plus attendre, il me fallait racheter un nouveau compact, pour complémentariser ma vision photographique, quand mon reflex me pèse de trop. C’est avec les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures, je n’ai donc pas changé mes habitudes, et j’ai continué mon aventure avec Panasonic, seul changement je pars sur la gamme des compacts, avec gros zoom (25-300mm).
Ma poche se sentira moins vide à partir de maintenant.

Mon coloc

Mr muc

Aujourd’hui, je me suis baladé une nouvelle fois à la recherche d’images sympas en me laissant porter par mes jambes et guider par mes yeux. Ceux-ci m’ont mené, à traverser plusieurs quartiers, Villeray,Rosemont, Le Plateau. Je n’avais pas de lieu précis en tête, mais je recherchais des lieux avec de grande étendue de vide, où la neige, pourrait donner une vision, de paysage perdu. Je décidai St-Hubert quand, j’ai aperçu l’usine qui était à côté de mon ancien appartement une usine de recyclage, je crois bien, j’ai donc pris la direction pour y aller en me disant qu’il devrait avoir une zone déserte dans le coin. Le quartier se reforme beaucoup, il y a des constructions dans tous les coins, heureusement pour moi, un terrain n’était pas encore vendu, j’ai donc pu faire ce que je voulais, ou tout du moins quelque chose qui s’en approche.
Après je suis arrivé dans Le Plateau, par des rues que je ne connaissais pas, mais une fois rendu du côté de Maisonneuve, j’ai fait demi-tour car je ne voulais pas faire beaucoup de kilomètres cette fois-ci.
De retour, dans Rosemont, je me suis posé dans une buanderie pour  pouvoir manger au chaud, c’est ça l’inconvénient de l’hiver, quand je marche c’est bon je n’ai pas froid, mais bon on ne peut pas s’arrêter où l’on veut car on se refroidit vite.

Avant de rentrer, j’ai pris le temps de m’arrêter au marché pour faire quelques courses, ainsi l’après-midi j’ai fait ma mamie nova, en préparant un clafoutis aux pommes. Et histoire de pouvoir me gaver de mon gâteau, j’ai été faire de la musculation. Voilà deux semaines, j’ai vu que mon concierge avait mis son banc à muscul dans le garage avec tous ses poids, j’ai donc demandé si je pouvais y avoir accès. Il a accepté et donc maintenant je peux faire des exercices, en plus de mon jogging, c’est bien, cela m’occupe durant l’hiver comme ça.