Archives mensuelles : décembre 2009

On se pèle les miches

-16°c, au thermomètre, température en ressenti -24°c.
Je pensais me rendre à l’Ouest de la ville pour aller dans un parc, loin de tout, pour me donner l’illusion d’être en dehors de Montréal. Le seul problème est qu’il neige à mon réveil, je change donc mes plans et vais  à la bibliothèque et faire des courses avec tout de même mon reflex pour faire des photos sur la route. Il a bien neigé le soir, les routes sont toutes blanches même les gros axes, je n’aurais décidément pas pu aller où je pensais.
Avec les différentes couches de neige et de froid, la neige forme des reliefs sur le centre du parc, je m’allonge donc dans la neige pour les prendre en gros plans. Une fois la photo prise en me levant, je ressemble à un bonhomme de neige, conclusion, c’est pas une bonne idée de m’allonger dans la neige, je continue donc en me mettant juste à genoux.
A la bibliothèque pour faire des progrès, j’empreinte des BD en anglais, oui bon je commence léger, mais après ça je me pencherai sur un livre avec plus de texte.

Me voilà de retour, chez moi avec Dvds, CDs, livres et  BD, pour tenir une bonne semaine et aussi mes provisions, ce qui est pratique avec un temps comme ça, c’est que tu n’as pas à t’inquiéter à devoir rentrer rapidement avant que tes frites surgelées, dégèlent, j’ai pu prendre mon temps pour faire des photos sur la route. Le problème par contre c’est quand tu te retrouves bloqué par la neige, que tonvélo est enseveli, ou que des tas de neige encerclent ta voiture (cf: photo si dessous).

Après m’être réchauffé et pris des nouvelles de France, je me prépare un sandwich pour repartir dans le froid. Je reste enfermé toute la journée quand je bosse, donc les jours de congé, même sous ce froid, je me force à sortir. Faute du parc à l’Ouest, je me rappelle d’un petit bois que m’avait montré André, je m’y dirige donc bien couvert. En passant par des ruelles, je découvre des forteresses de neige, faites par des gamins, c’est marrant, ils rassemblent un tas de neige au milieu de la ruelle, et font des trous pour se mettre dedans. Le bruit de fond que l’on entend pratiquement en continu peu importe où l’on se dirige est le bruit de pelle à neige, il y a toujours quelqu’un qui déblaye le devant de chez lui.
La ville est vraiment belle avec cette robe blanche, je suis content qu’il ait reneigé, car là, la ville devenait vraiment sale, avec toute la neige fondue et le sel sur les routes, au moins la neige recouvre tout ça. Dans les parcs, les terrains de base-ball sont d’un blanc immaculé, il y a des patinoires dans tous les coins,…
Me voilà enfin arrivé, je pénètre dans le bois, dans mon souvenir il était plus grand, sans la végétation tu te rends compte que de tous les côtés tu voies, les rues qui l’entourent et tu entends la circulation sur Christophe-Colomb. Je ne pourrai pas me couper du monde, mais ça ne m’empêche pas de me vautrer dans la neige pour prendre les jeunes pousses qui émergent de la neige, et marcher hors sentier, pour entendre la neige craquer sous mes pas. Cela fait déjà 2h que je suis sous ce froid, je décide de me réchauffer alors dans le complexe sportif Claude-Robillard, qui se trouve juste sur le trottoir d’en face, ce complexe a été construit pour les jeux olympiques de Montréal en 76, pour les compétitions de hand-ball et de water-polo, ainsi que pour l’entraînement en athlétisme. Le complexe est donc énorme, piscine avec trois bassins dont un, pour les sauts aux plongeoirs, une piste de course couverte, avec des terrains de tennis au centre, terrains multisports, gymnase, puis deux sous-sols où se trouvent: salles de boxe, de karaté, de tir à l’arc, d’escrime,… et dehors, deux terrains de soccer, une piste d’athlétisme, une aréna, des terrains de base-ball,… bref c’est le gros truc, il y a possibilité d’avoir accès pour un abonnement raisonnable le problème c’est assez loin de chez moi.
Je fais une visite perso en poussant toutes les portes que je peux ouvrir, et assiste à plusieurs entraînements différents, puis réchauffé et blasé de ne pas habiter plus prêt du complexe, je reprends la route.

Mon visage ne supporte plus les rafales de froid, je metsdonc ma cagoule, avec mon écharpe dessus, ainsi je suis bien couvert. Bien heureux que mes parents aient ramené cette cagoule, qui me sert pour mes longues vadrouilles à pied et en vélo.
Avant de revenir au chaud, j’ai fait la rencontre sur la route d’un gars bien sympa, avec qui j’ai parlé, suite à la photo que j’ai pris de lui en train de pelleter, un habitué des vendanges dans le sud de la France, et un nostalgique du temps où l’on pouvait picoler comme on le voulait sans se faire aligner par les gendarmes après quelques verres, je commençais à me dire que je n’allais plus faire de rencontre comme ça avant le printemps, mais non il existe tout de même des gens causant malgré l’hiver, ça fait plaisir.

Voiture encerclée de neige

Soit disant un parking

Pousse pousse

Dédicace à mon père

Tu veux ma photo ?!

Rentre chez toi le barbu

Ouf, Noël est enfin fini, je vais pouvoir souffler, plus de chants de Noël nieuses, plus de foules aux magasins, plus de prises de têtes avec les clients qui changent d’avis toutes les 5 minutes, surtout qu’en c’est pour offrir en cadeau un cadre avec une photo de son mioche, à ses parents, radine va tu crois pas que tes parents préfèreraient avoir un cadeau utile plutôt que du traditionnel cadre qui prend la poussière sur la cheminée?
Noël est mort, vive Noël, je n’ai jamais eu trop d’engouement pour Noël, quand j’étais petit nous le faisions avec toute la famille chez moi, mais je n’étais jamais à l’aise avec tout ce monde, depuis la famille a grandi, j’ai pris en assurance mais bon on ne fête plus Noël chez nous faute de place, car les cousins sont fiancés ou mariés , ont des enfants.
Noël c’est bien quand on est petit, mais après ça perd son charme. Au lieu de passer sa soirée à jouer avec son nouveau jouet, ou avec son emballage, une fois grand, et de plus en plus maintenant, nous n’avons aucun scrupule à échanger le cadeau, que l’on nous a offert. Reçu le 24 au soir, mis en ligne sur Ebay le 25. C’est devenu comme toutes les fêtes, une fête commerciale, où l’on doit acheter les meilleurs guirlandes pour décorer sa maison, mieux que le voisin, c’est la lutte du cadeau le plus cher, ou le plus gros pour se faire bien voir par le receveur.

Noël ça permet de se retrouver en famille, autour d’une bonne bouffe, de bonnes bouteilles, et partager les souvenirs ensemble, mais la plupart du temps, il y a toujours quelqu’un qui gâche la fête à moment ou à un autre l’oncle André en critiquant la dinde préparée par Chantal, où la Mamie Simone qui rabaisse en public le cadet de la famille. (je tiens à préciser pour éviter tout conflit familial que c’est une généralité, je ne parle pas de ma famille, je ne connais aucune Simone d’ailleurs).

Noël c’est aussi les rediffusions de tous les dessins animés Astérix, le Père Noël est une ordure, et tous les ans on se réjouit de pouvoir revoir ces classiques, « Figurez-vous que Thérèse n’est pas moche. Elle n’a pas un physique facile… C’est différent. », 30 fois on les a vus mais ça n’est pas grave c’est Noël.

Une chose que j’ai toujours voulu, c’est un Noël blanc, je crois, qu’une seule fois il a neigé pendant que l’on fêtait Noël. Cette année, j’ai un Noël blanc mais malheureusement je n’ai pas de personnes proches pour en profiter. Vu que je n’avais pas de Noël famille cette année, je voulais me rendre utile du coup, j’ai pensé faire bénévole pour donner la soupe aux SDF, ou un truc du genre, mais j’ai rien trouvé, soit les assos avaient déjà assez de bénévoles, soit pas de réponses à mes mails, donc je ne pourrais pas donner du rêve à des gens qui espèrent trouver de la sollicitude à Noël. Je me fais donc un Noël en solo, comme ça, je n’aurais pas de restes de dinde à manger pendant une semaine.

OH OH OH!

Roi de la glisse

Si seulement ça pouvait toujours être comme ça, un jour de congé, un jour de taf et toute suite un autre jour de congé, la vie serait plus agréable. Cela fait plus d’une semaine que la tempête de neige a eu lieu, depuis la température ne cesse de baisser, maintenant la neige dans les parcs, la glace sur les trottoirs, et l’eau gelée dans les bassins. La température est dure à supporter parfois, mais bon je me force qu’en même à continuer à aller courir, la neige étant bien compact ça n’est pas si difficile qu’on pourrait le croire, il faut juste bien se couvrir les extrémités. Rocky s’entraîne bien dans des conditions comme ça pourquoi pas moi?
La course c’est bien mais ce n’est plus vraiment de saison, donc je m’adapte. Les joueurs de soccers, de frisbees, de cricket,… ont laissé la place aux skieurs de fond, aux enfants et leurs luges, aux hockeyeurs et aux patineurs. Cela fait déjà un moment que j’ai acheté des patins, mais j’attendais avec impatience le moment où je pourrais m’en servir, vu qu’il fait -10° depuis déjà plusieurs jours, le bassin du Parc Jarry a bien gelé, et on peut alors faire de la glisse dessus.

Dimanche, en revenant de la bibliothèque, je traîne dans le Parc Jarry pour faire des photos, puis en voyant les gens qui patinent, je retourne vite chez moi, échanger mon appareil photo pour mes patins. Il n’y a pas trop de monde, s’en doute le froid repousse les gens, et puis le bassin n’est pas entretenu comme les patinoires du Mont-Royal et du Vieux-Port, donc la glace n’est pas lisse, ce qui rend plus difficile la glisse. Cela fait un moment que je n’ai plus chaussé de patins, j’y allais parfois avec ma cousine à Béthune mais depuis que la patinoire est fermée, je ne pense pas en avoir refait. Finalement, je suis surpris, c’est un peu comme le vélo, on n’oublie pas, bon je ne suis pas non plus Candeloro, mais  je tiens debout, c’est déjà pas si mal. Ici pas le droit à l’erreur, ce n’est pas comme à la patinoire, où il a le rebord, si on va trop vite et qu’on ne sait pas freiner. Ce qui est sympa en plus de ça c’est que de la sono est installée autour du bassin donc on a de la musique, c’est la radio, y a pas mal de chants de Noël mais bon rien n’est parfait. Après une heure, je commence à être congelé, je rentre donc me faire un chocolat et reposer mes chevilles.

Mardi, de nouveau en congé, je décide donc de partir au Vieux-Port, pour voir si le fleuve est gelé, cela fait déjà un moment que je pense descendre, mais bon je me trouve toujours une excuse. J’ai du mal à me donner le courage à aller jusque là bas avec ce froid, c’est pas le problème de descendre, mais plus devoir remonter tout le Bd St-Laurent. Car quand je reste longtemps dehors, je mets un caleçon à longues jambes Damart, c’est bien ça tient chaud, mais quand on fait de l’effort, ça ne te réchauffe pas, ça te fait bouillir dedans. Je l’ai fait une fois et depuis je me suis promis de ne plus faire de gros efforts en vélo avec ça, en rentrant mes cuisses étaient brûlantes et rouge jusqu’au lendemain.
Et oui je continue encore à me déplacer en vélo, je pensais prendre une carte de métro pour l’hiver, mais vu que les routes sont bien dégagées, il n’y a pas de problème, nous ne sommes pas en France ici, ou tout est bloqué avec 5 cm de neige, ici on l’habitude.
Je me rends donc au Port, mais laisse mon vélo, sur Sherbrooke pour éviter justement le plus gros de la montée du Bd au retour. Une fois là bas en effet le fleuve est gelé, enfin la partie du port est gelée, un remorqueur s’occupe de maintenir un chemin libre pour les gros porte-conteneurs, le fleuve ayant du courant, l’eau ne gèle pas, mais en tout cas au bord de l’eau le vent souffle bien, et je me refroidis vite, je fais juste un détour à la patinoire pour regarder si elle est plus grande que le bassin de Jarry. Finalement, je suis déçu, c’est bien elle est entretenue, mais bon je pensais que tout le bassin serait en patinoire, or il n’y a qu’une petite partie. J’avais eu écho que des feux d’artifices se faisaient en hiver et que les gens les regardaient justement de la patinoire, mais je ne savais pas les dates, apparemment c’est seulement durant le mois de Décembre, il ne me reste donc que le 26 si je veux assister à l’un de ces feux.

Je ne tiens plus, je vais donc au Marché Bonsecours pour me réchauffer, mon corps a repris quelques degrés, je me balade un peu dans la vieille ville, puis je me rends au quartier chinois pour manger quelque chose. Au menu ce midi, Ramen, depuis que je connais le manga « Naruto », j’ai envie de goûter à ça car il en mange tout le temps, j’ai déjà eu l’occasion de venir en manger depuis que je suis sur Montréal. Pour ça je me rends au Sumo Ramen, je prends un Ramen Volcan, les épices m’arrachent la gueule, mais je m’améliore dans l’utilisation des baguettes, j’arrive à manger sans fourchette maintenant. Le Ramen est un bouillon avec des pâtes, et toutes sortes d’accompagnements possible, algues séchées, gingembre, crevettes, porc, …
Une fois rassasié, je me dirige vers mon vélo, car ça fait 4h que je suis parti de chez moi, mais bon je ne supporte plus le froid, je rentre donc.

De retour chez moi, je change d’avis en voyant mes patins me faisant les yeux doux, je m’en vais alors de nouveau au bassin, cette fois-ci il y a moins de monde, je me permets donc d’être plus téméraire en essayant de tourner sur moi-même et faire des marches arrières, bon le résultat n’est pas encore là, c’est comme le roller, mais bon j’ai perdu du niveau depuis que je n’en fais plus, donc j’ai pris quelques gamelles, mais bon c’est en chutant qu’on progresse.

Parc Jarry

Parc Jarry

"Non aux Olympiques sur des terres volées"

Vieux-Port

Patinoire du Vieux-Port

The white dress

Je n’ai plus beaucoup de temps pour mes expéditions photos, avec ce job envahissant, et je me rends compte que je ne mets plus beaucoup de photos sur le blog. Je vous ennuie en blablatant, mais pour vôtre plus grand bonheur, voilà des photos en vrac que j’ai pu prendre durant le mois.

Pour plus de neiges, je vous renvoi à l’article   » Baptême de tempête de neige » et à voir mes derniers photos sur la page Errances Nocturnes.

Au plaisir.

La mort d’un compagnon de route

Depuis que j’ai repris le boulot, je prends moins le temps pour vadrouiller et pour prendre des photos. La tâche m’est devenue d’autant plus pénible depuis peu que l’un de mes compagnons de route a rendu l’âme, sans crier gare.
Je venais de finir mon premier jour de travail, quand j’ai su la nouvelle, ça ne faisait pas encore un an qu’on se côtoyait mais on était toujours fourré ensemble. Je n’ai vu aucun signe avant coureur, nous n’avions pas pris de photos ensemble depuis une semaine, mais nous nous étions néanmoins baladés. C’est de retour de ma journée d’apprenti vendeur, quand j’ai voulu prendre une photo de moi avec ma nouvelle tenue pour le boulot, que je me suis rendu compte, qu’il n’était pas au mieux de sa forme, il était toujours éveillé, mais il n’avait plus envie de rien, on aurait dit un légume. Je suis donc rentré chez nous, en étant angoissé par son état, je lui ai donné du repos, mais le lendemain rien n’avait changé, aucune amélioration dans son comportement. Je suis allé voir des spécialistes mais aucun ne savait me faire un pronostic précis sur son état, selon eux, c’est un cas très rare. Le problème est sans doute un dysfonctionnement du circuit électrique mais ma garantie n’étant pas valable ici, ça me reviendrait cher de vouloir faire une réparation. J’attendrai donc mon retour en France pour le faire réparer, et je me fais donc à l’idée que je vais devoir remplacer ce compagnon par un autre appareil photo.

Il suffit que l’on trouve un nouveau job, avec la tranquillité financière qu’il peut nous apporter pour que l’on ait quelque chose à remplacer, nous empêchant ainsi de pouvoir mettre des économies de côté.

Quoi qu’il en soit, je te remercie pour tes loyaux services, mon fidèle compagnon, Panasonic DmcFx-40, notre collaboration fut brève mais intense. Adieu.

Baptême de tempête de neige

Mercredi

Ce matin en me réveillant, je regarde par ma fenêtre  et surprise un mas de neige s’accumule au pied de celle-ci. On se disait que l’hiver était long à venir, pour finir la première tempête est arrivée. Les tempêtes de neige c’est pas ce qui a de plus courant à Lille, d’ailleurs même de la neige toute simple on y est plus habitué, il suffit que 2cm tombent pour que tout soit bloqué. Ici, on est plus préparé, ce n’est pas un peu de neige qui va empêcher les bus de rouler et démotiver les gens à vouloir à tout prix utiliser leur voiture, si bien qu’une horde de gens munis de pelles, essayaient de libérer tant bien que mal leur cher et tendre bolide en creusant un chemin dans cette barrière immaculée.

En voyant cette neige, une grand joie m’a envahi, on se replonge en enfance, les batailles de neige, les glissades, les bonhommes de neige,… Puis je suis rappelé à la réalité, car je travaille aujourd’hui, mon vélo ne saura pas braver cette couche de neige, je vais donc devoir y aller à pied, 30 minutes de marche sous les petites rafales glaciales fouettant le visage, la neige s’infiltrant partout où elle le peut. Pas grave, j’ai voulu goûter à l’hiver québécois, bin je vais y plonger à pieds joints.

Voilà l’heure de partir, toute la ville est sous une bonne épaisseur de 20cm de neige avec ce qui tombe depuis ce matin, des tranchées sont faites sur les trottoirs pour ne pas s’enfoncer, les gens s’activent pour déneiger leur devant de maison, avec les moyens du bord, allant de la petite pelle à neige, à la grosse souffleuse. Les voitures garées sont emmitouflées dans un manteau neigeux, à certains endroits on suppose juste l’emplacement d’une voiture par la forme de la neige car rien n’est apparent, la neige à recouvert l’ensemble jusqu’au bout des rétroviseurs.
Comme c’est ma première tempête, je n’ai pas d’expérience, et un peu téméraire, inconscient, voir même con, car la neige ralentit mon allure, donc je dois me dépêcher pour aller au job, et je me dis que je vais couper dans le parc pour gagner du temps, le seul problème, c’est que déneiger un axe dans le parc, ce n’est pas la priorité de la ville. Je me retrouve donc à traverser le parc, dans une poudreuse de 20cm, c’est sympa, ça muscle les mollets, le paysage est beau, avec tout ce blanc recouvrant l’étendue du parc, voyant que je n’avance pas vite, je décide de courir un peu, et attrape une suée en moins de deux, tant pis, je ne vais pas me crever à la tâche, j’arriverais en retard.
Finalement après avoir traversé le parc, et croisé plusieurs voitures criant comme des damnés pour se libérer de cette neige, à l’aide de coups d’accélérateur excessif et de pneus patinant et fumant, j’arrive tout de même au boulot à l’heure.

21h j’ai fini, le boulot, la neige tombe toujours, je rentre tranquillement en contournant le parc cette fois-ci et me voilà de retour au chaud. Malgré la neige et la faim qui me tiraille, je ressors avec mon appareil, pour faire le pâté de maison afin d’ immortaliser cette tempête sur quelques photos. L’heure avancée n’empêche pas certaines personnes de déblayer encore leur trottoir, ou leur voiture, je suis content d’être un simple locataire sans voiture.

Jeudi

La neige étant tombée pendant la nuit, le niveau a encore augmenté, il est tombé par endroit 30 cm de neige. Le record de chute de neige pour un 9 décembre tenu depuis 1995 est battu. Décidément, il suffit que je vienne pour que le temps batte tous les records: l’été le plus pourri, l’hiver le plus tardif, et un record de chute de neige, c’est pas si pire je trouve.
Malheureusement je travaille encore today donc je ne pourrai pas m’amuser à photographier le résultat de cette tempête dans le reste de la ville, je me contente alors de prendre mon appareil pour la route que je prends pour le job.

Me voilà prêt à braver de nouveau le parc, pour aller vendre et servir avec le sourire.

Mercredi soir en rentrant du boulot

Jeudi matin, Parc Jarry

Les cimes d'un amas de neiges

Rockland, le centre d'achat où je travaille

Adjugé vendu

Deux mois bientôt que mes parents sont retournés en France et que je recherche un nouveau job, après la fin de contrat chez Les Pros. Deux mois de galère, de remise en question sur mes compétences, des dizaines de C.V imprimés, des courriels à  tour de bras, des kilomètres parcourus à la recherche de panneau  » Recherche Employé ».
Serveur, aide cuisiner, responsable de stock d’un magasin de lingerie, agent de communication, retoucheur, pigiste, livreur, … j’ai envisagé tous les métiers possible, au point de faire le cobaye pour une clinique pharmaceutique.

Et puis un jour tu te réveilles en te rappelant qu’il y a un Centre d’achats pas loin de chez toi que tu n’as pas encore fait. Tu t’y rends et tombes sur l’ annonce dans un magasin de photo, tu rentres, parles pendant un bon petit moment avec le gérant et tu te vois proposer à commencer le job trois jours après. C’est où que l’on signe?
Me voilà donc depuis Jeudi, Vendeur, chez Astral, un magasin de service photo, développement, vente de cadres, d’appareils photos,…

Pour l’instant je suis en formation, mais je commence déjà à vendre, d’ailleurs j’ai déjà vendu pour plus de 1000$ avec un Nikon D3000, objectif en plus, carte, filtres, la totale, le pack complet de l’embobineur. Le problème une fois à la caisse, je ne sais pas comment faire donc je mets 3h pour finaliser tout ça, mais le métier rentre petit à petit.
Le hic, c’est que le magasin se trouve dans le Centre d’achat Rockland, dans un quartier pas mal anglophone, 40% de la clientèle, donc je parle Franco-English quand je peux mais bon il est temps que je travaille mon niveau, si je ne veux pas perdre des clients et me « friter » avec certains.
Comme mon dernier client d’aujourd’hui qui ne comprend rien de ce que je dis, et qui s’énerve car je ne suis pas bilingue, « écoute mon vieux, tu es au Québec ici, province francophone, donc si tu veux me chercher des noises, va donc apprendre le français ».

A part ça tout va pour le mieux, collègues de mon âge, de jante féminine pour la majorité, c’est pas si pire comme place. Je n’ai pas d’uniforme, mais les baskets, les jeans, et les t-shirt, sont prohibés, pire que la discothèque (Je suis désolé, c’est pas possible. cf: Gad). Je dois donc aller travailler beau comme un sou neuf, dans la limite dont j’en suis capable, pantalon costard, chemise, chaussure de cuir,  je réservais ce type de tenue pour les mariages, mais bon je vais faire une entorse à mes habitudes.

Mére Grand

Dans notre société les personnes âgées sont laissées à leur sort pour la plupart, les enfants, les petits enfants se détournent de leurs anciens. Dans certaines cultures, les anciens sont considérés comme des sages, que l’on respecte et qui ont un héritage culturel à transmettre, chez nous bien souvent le seul héritage qu’on aspire qu’ils nous lèguent c’est le bas de laine sous leur matelas.

 » Et puis il y a la toute vieille, qui n’en finit pas de vibrer, et qu’on attend qu’elle crève, vu que c’est elle qui a l’oseille, et qu’on n’ écoute même pas, ce que ses pauvres mains racontent,… »  Brel

Pour moi au contraire, les vieux sont importants, je prends plus de plaisir à parler à ces gens là qui ont vécu, qu’avec un jeune blanc bec comme moi.
D’ailleurs, les souvenirs se bousculent, quand je pense à mes grands-mères, je ne parle que d’elles, car je n’ai pas connu mes grands-pères. Mon enfance a été bercée par des moments avec elles, les moments passés à la bibliothèque de quartier que tenait Blanche (GdM paternelle) où je lisais les magazines Pif et Mickey Parade, les goûters chez Yolande (GdM maternelle) en revenant de l’école quand mes parents n’étaient pas là,  d’ailleurs c’est ces goûters qui m’ont donné envie d’écrire cet article, car ne pouvant prendre du chocolat avec l’étude clinique, je me suis mis à faire des tartines à la cassonade, comme ma mamie me les préparait.
Un vent de nostalgie c’est emparé de moi, les flash-back ont fait surface et les souvenirs bêtes sont nombreux.

C’est marrant de voir comme la mémoire marche et comme on arrive à résumer les souvenirs avec une personne.

Blanche, pour moi était une grande dame, généreuse, belle, drôle,… néanmoins ce qui nous frappe quand on est petit, ceux sont les verres jaunes qu’elle avait, les midis à regarder Papa Schultz, les toilettes dans la cour, les parties de domino ou de scrabble, l’horloge dans le bureau, la maison comme QG familial quand la sœur et le frère de mon père débarquent dans le Nord, les histoires qu’elle nous racontait, dont l’histoire culte de l’ombre, on avait beau savoir l’histoire par cœur, l’avoir entendu 50 fois, on avait toujours envie de cette anecdote.

Yolande, quant à elle est plus conservatrice, j’ai moins de souvenirs avec elle, qu’avec Blanche, mais je passe la voir néanmoins, je ne suis pas vêtu de mon chaperon rouge en apportant un petit pot de beurre, je suis juste avec mon sweat à capuche et un Tupperware, pour donner une part de ce qu’on a pu manger à la maison. Je parle beaucoup avec elle, et la taquine, mais il faut toujours faire attention à ce qu’on va dire car elle se fait du sang d’encre pour rien. Je ne compte plus les fois, où elle a ri de moi et de mes idées folles, « être photographe c’est pas un métier ça », « partir au Canada? qu’est-ce que tu va faire là bas? », puis les sujets gardés secrets pour ne pas la noyer de crainte, mais bon même si c’est rageant au début, ça part d’un sentiment de protection car elle veut que ses petits enfants réussissent.  Malgré ça, chez elle, je me souviendrai toujours des tartines, du Teisseire, des soldats de plombs et des indiens, le grand lit de deux places pour moi tout seul, le dernier étage plongé dans le noir où se cache un monstre,…

Je me souviens des Dimanches, où les deux venaient à la maison pour manger,  je faisais mon clafoutis à la rhubarbe (à moi seul j’en mangeais la moitié), et nous faisions notre partie de scrabble.

Merci pour ces souvenirs mesdames.

Le Rat de Laboratoire, Fin prématurée

Voilà les nouvelles de votre série préférée de la saison, Le Rat de Laboratoire.
Je suis dans la troisième partie de l’étude, après celle-là donc, il m’en restera une dernière. Enfin, c’est comme ça que ça aurait du se passer normalement.
Car Lundi soir, j’ai reçu un coup de fil, de la clinique pour me dire que l’étude est annulée, plus de médoc à avaler, plus de restrictions de jus de pamplemousse, ou de chocolat, ou bien même de boisson alcoolisée,… je suis libre de faire ce que je veux comme bon me semble. La liberté ne sera effective que Mercredi matin néanmoins car nous devons nous rendre à la clinique pour une dernière prise de sang à 8h en étant à jeun, et puis surtout pour chercher notre butin. La moitié de la somme prévue, étant donné que nous n’avons fait que la moitié de l’étude, c’est dommage dans un sens, mais bon c’est toujours ça à prendre.

La raison de l’arrêt? Alors la fille du téléphone ma dit  » Euhhhh… je ne sais plus Mr. » et ce matin on m’a dit  » Désolé Mr ça doit rester confidentiel ». Nous donnons notre corps à la science et nous ne sommes pas encore assez intime pour être mis dans la confidentialité? Mais bon ce n’est pas un problème de risque pour la santé toutefois, juste des problèmes techniques.

« Des problèmes techniques », c’est une expression bien pratique pour tout dire, vous n’avez pas plus vague comme explication?

Il faudra que je me fasse à l’idée que je ne pourrais pas revoir l’infirmière qui me plaisait, je penserai à conclure plus rapidement à l’avenir.
Mais bon je n’ai pas tout perdu, après tout, je ne devrai plus manger de spaghettis avec une brique de lait comme breuvage et surtout je peux me vanter d’avoir un stylo au nom de la clinique.

Le Rat, vous salut!