Je me couche avec le coucher de soleil à la fenêtre et me réveille avec le lever. J’ai l’impression de partir de plus en plus tôt, ce matin à 7h je suis prêt.
Escale à St-Raphaël pour mon petit déjeuner sur le parvis de l’église; Le village a beaucoup de charme, en arrivant, j’ai pris le chemin de l’écureuil, délicat en voiture mais parfait en VTT. On passe dans un tunnel boisé, où se trouve des terrains de culture de sirop d’érable; C’est impressionnant d’ingéniosité les installations. La forêt n’est pas faite que d’arbres mais aussi d’un enchevêtrement de tubes, chaque tube à un embout à mettre au tronc de l’érable et chaque tube fait circuler ainsi le sirop, jusqu’à un tuyau plus large qui lui amène le sirop à la cabane où on le récolte. Après mon tour du village, je découvre un circuit cyclable qui longe le Sault. On prend le chemin du pouvoir et arrive à une place où l’on peut se poser à des rapides.
Le circuit fini je m’en vais dans les campagnes en direction de Montmagny. Des autres montagnes me regardent, mais celles-ci sont de l’autre bord du fleuve, les Laurentides. Je suis entièrement dans un autre décor, ici place aux champs avec vue sur les abords du fleuve. La route était pas mal fréquentée, je tourne à gauche pour me rendre directement au bord du fleuve à Berthier sur Mer. Là je déguste une pâtisserie, faite de pâte d’amandes avec une poire, un régal, je conseille de passer à la boulangerie « Le joyeux pétrin » sur la route principale. Le tour de la ville se termine par un petit tour au port avec vue sur l’île d’Orléans et j’arrive sur la route verte, piste cyclable qui va être mon fil d’Ariane jusqu’en Gaspésie. La route verte suit la 132, la plupart du temps mais la quitte par endroit et devrait prendre des routes plus pittoresques.
J’arrive assez vite à Montmagny, la route est plate ici, donc mon jeu de pédales est plus rapide. En l’espace de 500m, je me fais couper la chique 5 fois, par des gens ne respectant pas la piste cyclable. Je regrette alors mon calme des montagnes, mais la piste tombe dans un parc et me voilà de nouveau apaisé observant les canards.
La route 132 est parsemée de panneaux « Halte gourmande », le boulanger de Berthier, en faisait partie. Ici, j’arrive à une ferme avec ce panneau, vendant de la viande directement, je m’empresse d’y aller pour prendre des tranches de rumsteack et des saucisses pour demain soir. Les villages que je traverse ensuite, ne sont pas forcément bien attrayants. C’est le long de la 132, que je profite de la vue, des petites plages se dessinent par ci par là, au grè des marées, car déjà là les marées influencent le fleuve. Mon coup de cœur de la journée, c’est en arrivant à St Jean Port Joli. En rentrant dans la ville des escaliers, je ne peux pas m’empêcher d’y aller pour y voir une vue plus haute sur le fleuve.
Je fais la rencontre d’une grand-mère et son petit fils à qui je partage mon histoire. A côté se trouve une forge, en y passant , on entend le marteau frapper l’enclume, je rentre donc et je rencontre, Clermont, un ancien forestier, qui à la retraite a construit le bâtiment qui lui sert de forge et de magasin d’antiquités.
Pour ma part, je me fais le cadeau d’une vieille plaque d’immatriculation, ne trouvant pas de plaque de 84, je pris celle de 74, pourquoi? Juste par amour des couleurs.
Mon nouvel ami, me propose de coucher à l’hôtel-restaurant, car je viens de lui dire que je pense séjourner en hôtel, ce soir. Il me donne aussi une adresse pour faire le linge, je n’ai plus rien à me mettre.
En sortant je revois mamie et bout d’chou qui se trouvent être la femme et le petit fils de Clermont, ils habitent juste la maison à côté de la forge.
Je reprends alors ma route, avec hâte pour retrouver une bonne douche, le village est étendu sur des kilomètres, je pense toujours arriver mais en vain. Je croise la route de nombres sculpteurs, le village est un centre important pour la sculpture, essentiellement sur bois. Certains sont vraiment bons, d’autres plus simplement commercial. Finalement j’arrive à destination, je prends ma chambre et vide de suite mon sac pour le remplir à nouveau de mes vêtements uniquement. Je remonte la rue principale pour trouver le lavomatic. Une fois sur place, il n’y a pas de mini-dose en vente, je vais à l’épicerie, que des grosses bouteilles. Une femme fait son jardin, je vais donc la voir et lui demande un peu de lessive. Elle revient avec un pot rempli pour que je sois tranquille pour tout le voyage.
Je peux retourner aux machines, sur les lieux, je me dessape, gardant uniquement mon pantalon, et reste torse nu car je lave tout le reste.
En attendant le cycle, je rattrape mon retard d’écriture et ai seulement une visite. Je suis tout propre, tout du moins mon linge, prêt pour une autre semaine de camping. Sur le chemin du retour à l’hôtel, je fais mon petit tour dans le village et déboule par finir sur le quai.
Le coucher de soleil me laisse encore du répit pour aller au parc, quand je vois parmi les gens rassemblés sur le quai une silhouette faisant des grands signes, ne connaissant personne, je n’y prête pas attention, je continue à avancer et ai l’impression que cette silhouette me désigne, je me montre alors et me désigne moi même et la silhouette hoche de la tête. Je m’approche et vois que c’est mon forgeron de cet après-midi, avec le soleil dans les yeux, je ne l’avais pas reconnu.
Nous causons alors de voyage, lui en a fait pas mal sur le continent, des road-trips en moto avec sa BMW du Dakar. Terreneuve, Alaska, traversée du Canada, quelques parties des États-Unis ,…
Des amis à lui débarquent et le sujet part sur l’histoire du patelin, histoire maritime, culturelle,… J’apprends donc qu’il y a une rencontre internationale de sculptures tout les deux ans, le parc à côté est décoré par quelques unes.
Le débat change de nouveau puis part sur la nationalité Québécoise. J’apprends encore beaucoup de chose ce soir et pendant ce temps le soleil se couche, je prends quelques photos, en attachant mes oreilles à la conversation. La soirée se découle et la nuit tombe, il est temps pour mes compagnons de débat de rentrer chez eux. Comme il fait noir je remets ma visite du parc à demain.
A l’hôtel, je m’installe au restaurant en bas, et m’engouffre une poutine et une tarte à la rhubarbe, puis retrouve ma chambre. J’allume la télé pour mettre de la musique et tombe sur un concert de Queen à Montréal en 1981, je me laisse alors bercer par Freddy.