Ils sont fous ces Bassan.

Malgré mon matelas et la chaleur de mes draps, je me réveille aussi tôt qu’en tente, je laisse aller la télévision pour avoir de la musique et me préparer à quitter ma chambre, pour aller à l’île Bonaventure. Le temps de me faire rembourser de ma deuxième nuitée et de rendre les clés et je suis prêt.
Premier départ à 9h, je suis déjà sur les quais. Avant de nous déposer sur l’île le bateau fait un tour du Rocher Percé et de l’île pour que l’on puisse admirer les colonies d’oiseaux sur les parois rocheuses. C’est impressionnant la roche n’est plus rouge mais blanche, par le nombre d’individus ailés, mouettes, goélands, petits pingouins et fous de Bassan. L’île abrite la plus grosse colonie de fous de Bassan au monde. Ces oiseaux sont blancs, avec une tête jaune et des yeux bleus maquillés de noir. Ils portent leurs noms par les pêcheurs étonnés de leur capacités à plonger à pleine vitesse dans la mer, pour aller chercher des poissons, pouvant plonger à 5-6m de profondeur.

Nous voilà sur l’île, elle fait partie de la Sépaq, les parcs provinciaux du Québec. L’ouverture était tout juste avant hier, et avec le fort vent qu’il y a eu ces derniers temps, il y a du déblayage à faire sur les sentiers. C’est pour cela que seul celui menant à la colonie est ouvert.
Dans un sens ça n’est pas grave, vu que c’est la principale raison de venir des gens. Le sentier avance dans la forêt pendant 2km, pour nous mener de l’autre côté de l’île. On peut commencer à voir des oiseaux voler au dessus des arbres, encore quelques mètres et j’arrive à la colonie.
C’est impressionnant des centaines d’oiseaux sont postés là, tous des fous de Bassan. Les oiseaux sont juste à portée de main, ils sont là à couver leurs œufs. Le mâle et la femelle se relaient toutes les 3h, pendant que l’un couve, l’autre part à la pêche et revient continuellement pour nourrir l’autre. Un flot d’aller et venue d’oiseaux se déroule sans arrêt. La notion de couple est forte et à chaque retour de l’autre, ils se donnent des caresses de bec, pour se rassurer.
L’oiseau est très nerveux et des prises de bec avec ses voisins ne sont pas rares. Avant son envol, le fou de Bassan lève la tête au ciel pour remplir ses poches d’air pour plonger après en mer.

Je reste là plus de 3h à les observer, c’est fascinant de voir leurs comportements d’aussi prêt et en si grand nombre. Au bout d’un moment, l’emprise du froid l’emporte sur ma fascination et je redescends donc au quai.
Le bateau est à 16h, je dois donc attendre une heure en écrivant et en dormant.

De retour sur Percé, deux français étant sur l’île au même moment que moi, m’aborde à cause de mon accent. Eux aussi sont en voyage, mais en voiture, ils viennent de Tadoussac et partent pour les chutes du Niagara. Trop de kilométrages à mon goût.
Je reprends la route, vers chez Denis, mon hébergeur. Je passe à la galerie d’Art du village et bloque sur les peintures de Flynn. Il y a bien 3km pour aller à la maison de Denis depuis la sortie de Percé, je marche donc le long de la route en espérant retrouver la maison, ne l’ayant vu qu’une fois de nuit pour l’instant. Une voiture s’arrête devant moi, ceux sont les français qui me proposent de me déposer. Nous sommes à la recherche de la maison, en roulant doucement nous arrivons à la trouver. Je descends et souhaite bonne route aux Frenchy. Denis n’est pas encore rentré, je fais un tour du jardin et il arrive au même moment, accompagné de deux femelles, qui ont du pinçant, ce soir au menu, homards. Décidément, je m’adapte bien en Gaspésie, crevettes, lasagnes aux fruits de mer, homards et crabes.
La soirée se déroule avec nos deux crustacés entre décorticage et bavardage. L’heure est à la fatigue, il est temps de retrouver mon lit confortable.

Petit pingouin

Goëland

Fou de Bassan

Ile Bonaventure

Chez Denis

Deux femelles avec du pinçant

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