Le fromage des moines.

Des gouttes glissent sur le tissu tendu de ma tente, je me réveille difficilement, les yeux collants, il est sage de me recoucher, il n’est que 5h30.

Plus d’une heure,s’est écoulée mais la situation est la même, pluie et yeux collants. Je teste une approche, en levant la voix pour savoir si David est debout, il l’est, depuis une heure.
Une accalmie se découvre, nous profitons pour faire une sortie, au menu du petit déjeuner, chocolat chaud. Nous nous dépêchons de plier toutes les affaires, mais la pluie reprend avant que nous ayons fini. Il faut se faire à l’idée que de toute manière, ilva faire ce temps là tout la journée.
Nous sortons de notre paradis et commençons à rouler comme nous pouvons dans la mélasse faite par la pluie tombant depuis les heures tardives. Le chemin est pénible, mon poids fait une tranchée dans la terre, que ma roue arrière a du mal à suivre. Heureusement à côté de ça le paysage est magnifique. Au point de se dire que le pays a de bons arguments pour nous faire rester Mais l’heure n’est pas à l’installation, mais au voyage.
Nous arrivons au lac Brome par une route asphaltée pendant les derniers kilomètres. Nous nous rendons compte sur cette dernière, de la chance que nous avons lorsque l’on perd son petit confort, pour se retrouver malmené par l’inconfort de la route terreuse. Rien de mieux qu’une bonne route asphaltée pour se sentir mieux, roulant pleinement et librement, laisser nos pneus glisser sur la route.
Nous longeons les bords du lac, mais comme à l’accoutumé les côtes sont asservies de terrains privés. Le centre ville a bien du charme, le style d’antan est préservé dans les enseignes et plusieurs boutiques s’attachent à vendre des vieilleries pour certains et des objets riches en histoire pour d’autres.
Installés dans le square de la bibliothèque, je fais mon tour des bâtiments, tout en surveillant les vélos laissés seuls, pendant que l’autre moi cherche où prendre un café et un thé à emporter.
De retour avec les breuvages, David se remémore des souvenirs d’enfance, où il venait avec ses amis sur la ville. Je laisse mon tour de garde pour aller faire des photos, il y a une plage plus loin sur le lac, mais je laisse tomber vu le temps, je me contente d’aller au bassin du parc qui donne un bon point de vue sur le clocher de la commune.

Finie la récréation, la route nous appelle et c’est vers Bronston que nous avançons. Le chemin est de nouveau un chemin de terre et le temps retourne à la pluie. David me parle de chutes à Bronston, où l’on peut passer derrière l’eau, il me faut une escale. En arrivant nous nous rendons compte qu’une nouvelle fois, le droit à la propriété à mis la main sur l’accès aux chutes. Un spa s’est étalé sur les abords de la rivière et réserve le spectacle de la chute à ses clients.
Toujours plus haut, toujours plus mouillé, c’est à Austin que nous nous rendons. David prend les devant me laissant me mouiller à mon rythme, ralenti par la dénivelé.
D’Austin, nous tournons à droite pour St Benoit du Lac, une abbaye de Bénédictins, priant le Seigneur, tout puissant, miséricorde Dieu et aussi faisant du fromage. Pour ma part la deuxième activité est plus aguicheuse. Je suis curieux de goûter du bon fromage au pays du fromage Kraft.
Assis dehors pour manger, nous nous relayons pour visiter l’abbaye et surtout le magasin, où se trouve le bon fromage, je me prends la moitié d’une tome. Je sais que pendant deux jours, mon coupe faim sera du fromage.
Avant de partir, je prends la bénédiction de St Benoît, en me servant d’une des médailles bénies offertes aux visiteurs. Je suis maintenant le messager de la parole divine.

Prochain arrêt Magog, enfin pas tout à fait, à vrai dire, nous nous arrêtons avant, au bord du lac Méphrémagog pour profiter du paysage, puis nous partons à l’arrivée d’un pécheur, péchant devant un panneau interdisant la pêche. J’ai bien envie de jeter les clés de ce pécheur braconnier, risquant de mettre des hameçons sur le terrain de jeu d’été des enfants se jetant dans le lac, mais ma conscience me rappelle à l’ordre et je laisse les clés sur le pneu là où le pécheur les a cachées.

Prochain arrêt Magog, enfin pas tout à fait, à vrai dire, il serait plus précis de dire arrêt sur un belvédère délivrant une vue sur le lac et ses alentours.

Prochain arrêt Magog, il serait même plus juste de préciser, arrêt chez les parents de David. L’accueil est chaleureux comme la dernière fois. Pendant que le repas se prépare, je répare comme je peux mon dérailleur . Ce qui est fatiguant autant physiquement, que moralement, car je me trouve coupé dans mon élan dans les montées.
Nous avons droit à un bon repas à l’accoutumé de la mère Cunnigham. La fatigue et la digestion m’assaillent, à 21h30, je suis au lit.

Bromont-Magog 63 km

Lac-Brome

St Benoît du Lac

Austin

David

2 réponses à “Le fromage des moines.

  1. Bien belles photos de ce périple merveilleux GANNE…,

  2. c’est le périple merveilleux, ou le merveilleux ganne?

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