La porteuse de torche

Le lendemain, je suis frais comme un gardon, 11h de sommeil, c’est ce qu’il faut pour requinquer un homme. Mon appareil est prêt à l’utilisation et je m’essaie dès lors dans ma chambre.
Wahoo, j’ai l’impression de reprendre mon vieil argentique, quel plaisir de voir l’entièreté de ce que l’on cadre. Je ne pouvais plus avec mon ancien, ça m’énervait de plus en plus ce petit cadran de visé. Mes objectifs sont un bon choix aussi, super lumineux, avec un 28mm f:1,8 et un 50mm f:1,4, je ne pouvais souhaiter mieux.
Je prends congé de mes hôtes et prends un petit thé et des muffins maison avant de partir. Direction maintenant la Cathédrale St John the Divine, en passant dans le Morning Side Park, où l’on a une vue panoramique de Harlem dans ses hauteurs. Cette cathédrale est la plus grande au monde débutée, mais jamais vraiment terminée, d’où les différences de style dans la construction. En y rentrant, il y a une chorale qui s’entraîne, je m’installe et profite de l’acoustique du lieu. A côté de la cathédrale, il y a une statue, la Fontaine de la Paix.
Je m’en vais vers l’ouest sur Hudson River et River Side Park, le vent d’hier a fait du dégât, il y a de nombreux branchages tombés un peu partout, le quartier est sympa, je ferais bien ma West Side Story.
Je slalom de rue en rue, à la recherche des nombreuses auberges dans le coin, elles ne sont pas faciles à trouver ne se détachant pas de toutes les vitrines des restaurants, barbiers, manucures,…, j’en distingue tout de même, mais elles sont pleines pour le week-end. Amsterdam avenue est ouvert aux piétons pour un marché long de plusieurs blocs. J’y fais mon touriste en y achetant les fameux t-shirt I love New-York, me voilà ainsi mêlé à la masse touristique qui grouille. Je descends jusque la fin du marché et vais voir un peu comment se porte le Central Park.
Je flâne dans la verdure et reviens à la ville pour rentrer dans le American Museum of Natural History, juste pour regarder le hall et ses squelettes de dinosaures. Je retourne dans l’Upper West Side, continuant ma quête de logement et d’investigation du quartier. Ne trouvant rien, je me pose le long des berges du Hudson, pour faire une petite sieste, en pensant déjà à me refaire une nuit dehors, avec en prévision la visite des quartiers des théâtres, de Rockfeller Center, de Chrysler Building, Time Square,…, je ne devrais pas m’ennuyer et tomber dans la fatigue facilement.
Après ça j’irais descendre doucement mais sûrement vers le Sud, pour assister au lever du soleil sur la porteuse de robe de chambre au flambeau, la Statue de la Liberté. Après une heure de somme, je reprends mon périple du Midtown, là où se trouvent les plus prestigieux buildings de la ville, j’use de ma nuque pour observer ces étages renversants. Je circule entre buildings à l’Est et théâtres à l’Ouest, la nuit commence à moitié, quand je croise le MOMA, où se déroule une exposition sur Henri-Cartier Bresson, mais c’est fermé donc je passe ma chance. Au milieu des buildings, une place avec banc, un garde dans le bâtiment, je m’installe ici pour une micro sieste, le temps que le garde me déloge, j’ai pu ainsi grappiller encore 40 minutes de sommeil. Les rues passent et se ressemblent, la nuit tombe et me voilà au Rockfeller Center, grand centre commercial connu pour son imposant sapin de Noël aux fêtes de fin d’année.
Je descends inexorablement vers le Sud et je côtoie à nouveau Time Square avec qui je flirte depuis 3 blocs à chacune de mes traversées. Je l’ai déjà dit mais je me répète sans gêne pour dire que cette place est impressionnante par sa consommation excessive d’électricité mais en même temps, par son incroyable attraction. Tels des moustiques, pauvres humains que nous sommes nous nous empressons vers ces lumières faites de rêves. Depuis un an, je n’ai pas regardé la télévision, sauf pour des games de hockey et là en une heure où je reste assis au milieu de tout ça, me faisant lobotomiser par les néons j’engrange dans mes neurones une année de pubs dont je me suis privé.
Le feu d’artifices est fini, je vais voir la Gare Central et le Chrysler Building, étant habituellement noyé par les vagues de voyageurs des banlieues, je trouve à cette heure, un hall vide et des couloirs investis par les SDF de la ville qui profitent d’un instant de chaleur, pendant qu’ils ne se font pas chasser, certains dorment donc debout appuyés contre un mur pour tromper la vigilance des forces de l’ordre présentes. Assigné de mes bagages, je passe pour un voyageur attendant son train, je profite de mon rôle pour faire de nouveau une sieste.
Je sors pour faire quelques mètres et me trouver au pied du casque d’acier de Chrysler.
Je déclare finie ma balade nocturne dans la forêt d’acier, il me reste à descendre péniblement vers la baie d’Hudson, il me reste quatre heures pour y parvenir, vu la fatigue pédestre déjà présente chez moi, je pense que quatre heures ne seront pas de trop.
La ville qui ne dort jamais, fait tout de même comme les autres villes passé 3h du matin, je ne croise pour ainsi dire personne aussi bien marchant, que véhiculé, la 5th Avenue devient mon Avenue personnelle. Je fais des pauses le long de l’Empire State Buildings, dans le Madison Square Garden, où je pus dormir comme un ange avant de me faire réveiller par le système automatique d’arrosage, dans le Washington Square.
Pour finir, j’arrive sur la pointe de l’île, le soleil se lève comme prévu faisant luire la flamme de la torche de la Lady, Lady qui me déçoit au plus haut point, c’est vrai que je préfère les femmes de taille moyenne, mais là c’est ridicule, elle ne paraît pas plus grande que les portes clés dans les nombreux magasins de souvenirs de la ville.
La température n’est pas chaude et même avec l’ensemble de mes 3 t-shirts, mon polo, mon pull et mon coupe vent, il est difficile de rester au bord de l’eau. Je m’en vais donc dans les terres du Park pour trouver un banc, en attendant le réveil de la ville. Me voyant à la recherche de la position la plus avantageuse thermiquement, une fille passant me propose son gilet, je lui réponds comme je peux que je ne veux pas qu’une fille attrape froid par ma faute. C’est donc réchauffé de son sourire que je me repose une bonne heure.

Premier auto-portrait de ma 5d

American Musem of Natural History

Lincoln Center

Rockfeller Center et Atlas

Broadway

Time Square

Gare Centrale

Chrysler Building

La Statue de la Liberté

Une réponse à “La porteuse de torche

  1. André Brazeau

    Je vois N.Y. dans ton oeil de Cyclope. Bien belles images de la popomme.

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