Le culte de l’ennui

L’hiver est long et mon job est pénible. Plusieurs fois cette semaine, j’ai eu des réflexions sur mon comportement au boulot, le gérant me trouve de plus en plus fatigué, croyant que je ne dors pas la nuit, je n’ai pas de problèmes de sommeil, c’est juste le job qui m’endort, on passe son temps à attendre le client, et la plupart sont des têtes à claques donc forcément ça fatigue. Une cliente m’a dit  » En arrivant dès que je vous ai vu, j’ai senti que vous n’aimiez pas votre poste », sans doute ma tête de déterré la aidé à venir à cette conclusion. Cette dame voulait un cadre pour faire une œuvre qu’elle avait en tête, elle crée des scènes en fil de fer et papier mâché, dans des boites, pour faire un décor en relief, et pour son dernier, elle recherchait donc un cadre pour embellir sa boite. J’aime bien les clients comme ça, ils réveillent ma créativité, je me sens utile, je réfléchis avec elle aux problèmes, pour trouver la meilleure solution pour son idée. Malheureusement les gens comme ça sont rare, j’en ai eu deux, depuis le temps que je suis ici, le reste du temps je souris bêtement et attend que le temps passe.
Sur 1h, la dernière fois on a eu deux clients, le reste du temps on glande, c’est bien d’être payé à ne rien faire, sauf que moi j’ai un peu du mal avec ça, j’ai besoin de faire quelque chose sinon je m’ennuie vite. En plus de ça nous n’avons pas accès à internet, seulement les sites des concurrents pour comparer les prix, on ne peut pas lire ouvertement au comptoir devant les clients potentiels qui passent devant le magasin, le comble de tout c’est qu’il n’y a même pas le solitaire sur les ordis.

Je m’occupe alors comme je peux en me mettant au devant de la vitrine et en regardant les passants, profitant du spectacle de la diversité de la nature humaine, les vieilles bourgeoises avec leur pot de peinture sur la face, et leur sac Louis Vuitton, les gros deschiens avec leur tuque de Sibérie et leur combinaison de ski, alors qu’il ne neige plus et ne fait que -5°, les jeunes femmes aux lignes parfaites,… C’est bizarre mais j’avoue que ma curiosité s’attardent plus lourdement sur les courbes de ces femmes que sur celles du deschiens en combinaison de ski, il y a des mystères de la vie qui persisteront à me surprendre.

Mais la vie ne résume pas au boulot, par chance, j’ai des à côtés, entre mes balades, cette semaine je suis passé plusieurs fois chez André, pour parler d’art, de l’amour, du monde, de la vie. Je trouve mon équilibre avec cette gymnastique mentale et puis ma gymnastique physique.Mais bon j’ai vraiment hâte que Mai arrive pour tout plaquer et me retrouver seul avec la nature. Je commence déjà à m’instruire sur la survie en milieu sauvage, pour savoir au moins faire un feu comme les scouts et préparer une bonne soupe aux racines.

Laisser un commentaire