Polytechnique

Halloween approche donc les citrouilles sont de sortie sur les perrons, les fantômes survolent les balcons, et les squelettes se gèlent les os aux devants des maisons. Halloween est la fête des morts, et quelle meilleure manière de faire hommage à ces morts, que de se rendre sur leurs tombes? Je me rends donc au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Cela peut paraître morbide comme sortie, mais en fait le cimetière est un véritable parc, il est le plus grand cimetière du Canada (345 acres) . Il se situe sur le Mont-Royal, il y a un réseau de 55km de sentiers, 10000 arbres, bref un véritable parc. Je me balade donc au détour des allées, puis prend le sentier menant au sommet du Mont. Une heure est déjà passée depuis que je suis là et je décide de me diriger maintenant vers ma destination principale, l’Université de Montréal. Et oui voilà en fait la raison de ma sortie, le cimetière était juste une partie de la balade, car il se trouve juste à côté.
Je suis au sommet du Mont et du cimetière, quand je vois un trou dans le grillage, je m’y rends en me disant que ça sera sûrement plus rapide pour me rendre à l’Université, sans devoir chercher la sortie de cet énorme cimetière. Je suis maintenant dans le bois, où les écureuils se cachent à mon approche et où un tapis de feuilles jaunes me guide vers une place, défrichée.
De là j’ai une vue imprenable sur tout Montréal Nord, je distingue plus ou moins, ma rue, avec le parc Jarry à côté. Il est déjà 11h, cela fait 2h30 que je suis parti de chez moi, je me fais donc une pause devant le décor, gris et brumeux mais impressionnant tout de même.
La tour de l’Université est toute proche, je me dirige donc vers elle, mais un grillage me barre le passage, ayant mal au poignet, je ne tente pas à passer dessus, mais quelques mètres plus loin, il y a une barrière et en écartant les battants maintenus par un simple cadenas, j’arrive à faire passer ma taille de guêpe.
Me voilà, dans l’enceinte de l’établissement, je rentre par les quais de chargement à l’arrière et commence ma visite. Le bâtiment où je me trouve est la partie scientifique, du pôle universitaire, je passe donc à côté de salles de chimie, de laboratoires, sur des spécialités diverses et variées. La sécurité me surprend, car il existe de multiples produits chimiques et même des échantillons radioactifs, les portes sont grandes ouvertes, je suis même puis rentré dans une partie demandant, une carte d’accès tout simplement en suivant un étudiant y rentrant. Bon je peux passer facilement incognito avec mon âge, mais bon je suis durant toute la visite caméra au poing rentrant n’importe où poussé par ma curiosité, et jamais personne ne m’a demandé ce que je faisais, pour sortir, je me suis même rendu au sous-sol, débarquant dans la partie, « clinique de l’université », où les élèvés jouent au docteur avec les personnes voulant une aide médicale à moindre coût. Je suis sorti de la zone « réservé aux personnel médical », sans problème et à la vue de nombreuses personnes sans aucune question sur ma présence.

Me voilà, en dehors du monde des savants-fous, pour aller voir la partie Polytechnique de Montréal, c’est pour ça que j’ai voulu venir ici.
Le 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes sont abattues, dans l’enceinte de l’établissement, par un étudiant vouant une haine aux mouvements féministes, et se donnant la mort lui même après ça.
Le fait divers est mis en scène par le film « Polytechnique » de Denis Villeneuve, c’est en voyant ce film que j’ai eu ce sentiment de curiosité, de voyeurisme, de me rendre sur les lieux, pour revivre ce drame.
Forcément, les lieux sont vivants, c’est une école après tout, on ne pense pas aux cicatrices du drame, mais après avoir fait mon petit tour, je me rends compte, comme dans le bâtiment d’avant, que  j’arrive à rentrer où je veux, même dans des lieux sécurisés, toujours en suivant quelqu’un qui entre.
Je ne vais pas ouvrir un débat sur mon blog étant donné que ce n’est pas un forum, mais de cette visite, je me suis posé beaucoup de questions sur la sécurité dans les établissements scolaires, des faits divers comme celui qu’a connu cette école, comme le massacre de Columbine, comme des faits similaires dans tant d’autres écoles, et finalement, on a l’impression qu’aucune leçon n’a été tirée de ces expériences.
C’est un sujet délicat, car un lieu d’enseignement, ne peut pas ressembler à une enceinte de prison, mais je trouve qu’en même fou, que tout le monde puisse y rentrer, et y faire ce qu’il veut. Je n’ai pas de solution à proposer, des portiques aux entrées, seraient trop sécuritaires et contraignant, des cartes d’accès dans l’établissement c’est faisable, mais pénible si l’étudiant oublie, ou pour les intervenants extérieurs, et puis vu le passage dans ces lieux, c’est facile de rentrer si on suit quelqu’un comme je l’ai fait précédemment. Non, je ne sais pas si  il y a une solution raisonnable à tout ça mais c’est sûr que la sécurité est un problème dans les lieux de brassage comme les écoles.

Je continue ma visite du pôle, puis ayant eu ma dose, je me rends sur le chemin de la Côte-des-Neiges, une rue passante du quartier, où je fais quelques photos des passants. Le soleil est sur le point de se coucher, je reprends donc la direction du cimetière pour retrouver mon vélo que j’ai laissé à l’une des entrées de celui-ci. Au bout d’une heure, à tenter de trouver mon chemin dans les méandres des allées, je retrouve le chemin qui rend au sommet, je sais maintenant où je suis, descendre l’allée principale, prendre à gauche, puis à droite à côté de la tombe de Malfaite, et le portail est visible.

Cimetiére Notre Dame des Neiges

Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

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Université de Montréal

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Chemin de la Côte-des-Neiges

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