Hautes Gorges de la Rivière Malbaie

Grosse randonnée en prévision, le temps est prévu aux éclaircies, enfin on va voir une autre couleur que le gris dans le ciel.
Je me réveille, regarde dehors, les nuages ne sont pas partis, tant pis, nous partons quand même, ça se débouchera bien sur la route.

Nous allons donc sur Baie St-Paul pour prendre la 138, et bifurquer sur la 381 pour rejoindre St-Urbain. Une fois dans le village, virage à droite avant l’église puis nous prenons le rang St-Jean Baptiste. Ici ce que l’on appelle rangs ceux sont des routes secondaires, ou des routes forestières. Nous  traversons donc les petits patelins, sur petites routes, c’est plus agréable que les gros axes tout le temps en ligne droite. Ce rang ci fait partie de la route des montagnes, elle traverse la réserve mondiale de la biosphère, au cœur du cratère de Charlevoix, elle permet de voir les paysages magnifiques de la région montagneuse, cette route prend fin à l’entrée du parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. Cela tombe bien car c’est notre point de chute, d’ailleurs, après avoir traversé Notre-Dame-des-Monts, et Sainte-Aimé-des-Lacs, nous y voila.

La Sépaq, depuis 10 ans à la  responsabilité de gestion des parcs nationaux du Québec. Sa mission est de protéger, conserver et mettre en valeur afin de faire découvrir le patrimoine naturel du pays, aux générations actuelles et futures. Le parc des Gorges a été créé en 2000, autrement dit c’est tout récent. D’ailleurs le manque de  diversité des sentiers se fait sentir, mais avec le temps les parcours devraient augmenter.
Les parcs sont fort différents,  dans le mode de fonctionnement, par rapport à ceux que je connais déjà en France, ici il faut payer un droit d’entrée, car une seule route traverse le parc pour mener aux différents sentiers.
Pour nous aujourd’hui ça sera la balade de l’Acropole des Draveurs, 800m de dénivelé, 10,5km aller-retour. Je n’ai pas fait mes marches en montagne cette année, je compte bien me rattraper ici.
Cette balade est la plus haute du parc, elle mène à 1048m d’altitude, ça n’est pas haut par rapport à nos Alpes et Pyrénées, mais c’est un haut sommet pour la région, d’ailleurs le sentier à la réputation d’être le plus ardu du Québec.

Nous nous garons au parking du camping « Le pin blanc », de là nous commençons l’ascension qui démarre assez  sec, le sentier est bien balisé peut être un peu droit d’ailleurs, car il  est constitué d’une succession de pierres formant des marches, si les 800m sont comme ça je sens que je vais revenir sur les rotules. Heureusement, une fois 200m de montée les marches de pierres s’arrêtent, un vrai sentier de terre en lacets prend le relais.
300m de montée et nous voilà sur un belvédère, de là nous avons déjà un beau point de vue sur la vallée de la rivière de la Malbaie. Les monts sont recouverts de couleurs, de vert, de jaune, d’orange, de rouge, c’est magnifique. Enfin ce que l’on arrive à en distinguer est magnifique car une autre couleur recouvre aussi les monts, le gris, les nuages de ce matin ne sont toujours pas partis, ils nous ont suivit jusqu’ici, quant à nous nous sommes recouverts de pluie qui tombe depuis le début de la rando, bien heureux d’avoir pris nos ponchos, j’enfile  le mien, pour protéger mon appareil et mon pied photo, ainsi que moi aussi par la même occasion.
Je laisse définitivement les vieux, pour avancer à mon rythme car je sais qu’ils n’iront sûrement pas jusqu’au bout. Je fais donc mon chemin, quand soudain j’entends du bruit dans les bois à ma droite, et regardant bien j’aperçois une perdrix, ni une ni deux, je change d’optique pour mettre mon zoom. La bougre n’a pas l’air farouche, elle reste assez prêt du sentier, à chercher de quoi remplir sa panse. Après avoir eu ce que je voulais, je repars et peu de temps après je dépasse pour la N ème fois une couple de randonneurs, qui est parti du parking au même moment que nous, j’ai une meilleure cadence mais ils me rattrapent à chaque arrêt photo que je fais. Nous profitons donc de cette fois-ci où le sentier est en ligne droite et plat, pour jaser un peu, je raconte donc ma venue au pays, et apprend sur eux qu’ils viennent aussi de Montréal, plus précisément de Boucherville. Ils sont en vacances ici pour une semaine et profite pour faire des randos, hier ils sont allés au parc des Grands Jardins, un autre parc  national, voisin à celui-ci. Discuter en marchant n’est pas pratique pour garder la cadence, nous décidons donc de nous séparer et de reprendre notre rythme à chacun, je repars donc devant.
600m, de grimpés, et nous voilà en vue du Lac du Pic Chevelu, qui se cache derrière les sapins, plus que 200m et le sommet sera  atteint.
Durant l’ascension, le paysage a évolué, la forêt de feuillus, principalement des bouleaux, a laissé place aux conifères, qui se font de plus en plus rare, ici aussi pour laisser place  aux lichens, ou des minis arbustes, car la végétation s’adapte au froid de l’altitude et à la force du vent. Les plantes  cherchent donc à se protéger en restant proche du sol et des rochers. Il y a de la végétation arctique-alpine sur le sommet, végétation que l’on trouve d’ordinaire plus au nord du pays. C’est pour cela qu’il faut éviter de sortir des sentiers, car cette flore est très fragile et si elle a su s’adapter au climat rude des hauteurs, elle ne sait pas se protéger des semelles des randonneurs.

800m, voilà je sors de la forêt pour arriver sur un parterre rocheux, qui plonge dans le vide, donnant une vue sublime sur les massifs environnants, au bas nous voyons la rivière et le barrage des érables. De cette  hauteur  une vue panoramique est dégagée, le temps se décide enfin à s’améliorer et offrir quelques trouées, nous permettant de découvrir la richesse du point de vue. Le mont Félix Antoine Savard, le Lac Malfait, les monts du Parc des Grands Jardins au loin,…
L’inconvénient des points de vue comme ça c’est que le vent remonte toute la pente de la montagne et quand on est au bord,  le vent nous frappe, et à cette période, je vous soutiens qu’il est bien froid, je me recouvre donc de mon pull, que j’avais enlevé  pendant la montée, enfile mes gants et le bonnet.
L’Acropole est composé de trois sommets, je plie donc mon pied et m’apprête à faire les quelques mètres qui mène au second sommet, quand les Bouchervillois arrivent, nous reparlons donc un peu, la dame étant bien fatiguée, ils ne feront pas les autres sommets, et redescendront après quelques photos.
Le sentier ici, n’est plus très marqué, des points blancs sur les roches indiquent où passer pour ne pas trop abimer la flore, je n’arrête pas de faire des pauses  pour regarder le paysage qui se dévoile  selon la volonté des nuages, ceux-ci  glissent sur les parois rocheuses, quand soudain le soleil perce et un arc en ciel se dessine avec en toile de fond les gorges, je suis sous le charme.
Il est déjà 14h et je n’ai pas encore mangé,  je monte donc directement au 3éme sommet pour y manger. Je m’installe au creux d’un rocher à l’abri du vent qui souffle comme un diable ici, devant moi un mur blanc. D’un seul coup, les nuages s’en vont et là j’ai vu sur la réserve écologique des Grandes-Ormes, que l’on longe tout le long de la montée, les réserves écologiques, sont des lieux laissés  à la nature, pas de sentiers, pas d’habitations, la nature à tout ses droits, et elle ne  se prive pas, c’est splendide, une forêt de conifères à perte de vue, et au milieu deux lacs, celui du Moucherolle et celui de la Fauvette Orangée. Je pourrais rester à contempler ce spectacle des heures, ça donne envie de continuer la balade et partir à l’aventure dans ce décor. Mais la pluie se remet à tomber, je me cache dans mon poncho pour manger mes sandwichs et prendre le chemin de la descente.
Détour par le deuxième sommet, puis je continue  la descente pour retrouver les arbres et  me protéger de la pluie.

Depuis le temps que je suis la haut pas mal de monde est arrivé au sommet, mais je n’ai pas vu mes parents, ils ont du arrêter en cours de route. Je descends donc bon train, car j’ai les clés de la voiture, et sais par expérience personnelle  lors des randos en France où  je suis en bas avant eux, que ce n’est pas drôle de devoir attendre pour rentrer s’abriter de la pluie.
Mais le chemin est semé de merveilles que je ne peux m’empêcher de photographier,  une fois arrivée au belvédère,  je range mon appareil et descend les marches de pierre en courant, ça  compensera le fait que je n’ai pas couru depuis une semaine.
Me voilà en bas, et les parents sont à l’abri sous un préau au début du parcours. Nous sommes partis à 11h et il est 16h maintenant, j’ai mis 3h pour montée, suis resté une 40 minutes en haut et fait la descente en 1h20. C’est pas si mal.

De retour, à la voiture, nous allons voir au bout de la route, mais une fois au barrage, la route prend fin, nous pouvons  seulement continuer en vélo ou à pied. De là nous voyons bien les trois sommets de l’Acropole.
Pour le retour, au chalet, nous prenons uniquement par la 138, pour faire au plus vite. Car n’ayant rien à manger pour le soir, des courses s’imposent.

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Perdrix

Perdrix

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Les Gorges et la riviére de la Malbaie

Les Gorges et la rivière de la Malbaie

Vue du 3éme sommet

Vue du 3éme sommet

Réserve écologique des Grands-Ormes

Réserve écologique des Grands-Ormes

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L'Acropole des Draveurs

L'Acropole des Draveurs

Retour aux bercailles

Retour au bercail

Les Ch'tis randonneurs

Les Ch'tis randonneurs

Une réponse à “Hautes Gorges de la Rivière Malbaie

  1. Je découvre ce jour ton blog. Je suis bien heureuse d’avoir ainsi de vos nouvelles. Je me régale en lisant tes commentaires. On ne s’ennuie pas et tu as beaucoup d’humour. Les photos sont magnifiques. Je ne sais pas si Michèle et René sont encore avec toi, en tout cas je leur fais de gros bisous. Ils auront passé un merveilleux séjour et avec un guide …de grande qualité. Bisous à tous les 3. Et continue ainsi….
    Monique

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